Le Gabon pleure l'un de ses dignes fils. L'artiste Vyckos Ekondo est mort, lundi 14 août, à l'âge de 72 ans à Casablanca, au Maroc, où il s'était rendu pour des soins. L'annonce de la disparition de ce grand traditionnaliste, qui a fait le tour du monde, a suscité l'émotion dans le pays. Retour sur le parcours de ce musicien qui a passé 54 ans à réécrire et moderniser la musique sacrée de la culture gabonaise.
Sur scène comme dans ses clips, Vyckos Ekondo était égal à lui-même. Bovenga Ngoyi, c'est cette chanson tirée du rite sacré Bwiti Mitsogo qui l'a révélé aux Gabonais dans les années 1960. Il avait à peine 18 ans.
Vickos forgeait l'admiration. Son costume fait de peaux de panthères, de masques et d'autres symboles de puissance d'un vrai chef Tsogo, son ethnie, était comme sa pièce d'identité. En décembre 2022, celui qu'on appelait le « Roi du Tandima » s'était produit aux États-Unis avec Annie-Flore Batchiellilys, une autre valeur de la musique gabonaise. « C'est une grande perte, une grande perte... », confie la chanteuse avec émotion.
La disparition de Vyckos Ekondo suscite l'émotion dans tout le Gabon. Sa fille, Lauriane Ekondo, est ravagée : « La perte de mon père laisse un vide immense dans ma vie et dans le monde de la musique gabonaise. »
Comme son père, Laurianne est aussi musicienne. Elle promet de pérenniser son oeuvre : « Je m'engage à poursuivre sa mission de revalorisation de la culture gabonaise à travers la musique. » Réécoutons Lost Voices, le dernier tube à succès de Vyckos Ekondo.