Afrique: Une (nouvelle) tribune contre les «politiques anti-migrants» de la Tunisie et de l'Union européenne

Près de 400 chercheurs et membres de la société civile de nombreux pays ont signé hier mardi une tribune contre les politiques européennes et tunisiennes anti-migrants. Ils dénoncent notamment le partenariat stratégique entre l'Union européenne et la Tunisie en matière d'immigration.

Ce texte, signé le 16 juillet dernier, met en place, selon eux, « une politique d'externalisation des frontières de l'UE » et légitime « la politique raciste menée par Kaïs Saïed ». Henda Chennaoui, chercheuse tunisienne en sociologie et militante féministe, fait partie des signataires de cette tribune que l'on peut lire sur le site de Mediapart. La majorité des départs d'Afrique du Nord à destination de l'Europe du Nord se font désormais des côtes tunisiennes, rapportent les organisations internationales.

« Nous dénonçons les nouvelles, ou la continuité en fait, des politiques sécuritaires de la Tunisie et aussi de l'Union européenne, qui visent à marginaliser, mais encore plus à tuer, les migrants aux frontières tunisiennes, explique t-elle au micro de Gwendal Lavina de la rédaction Afrique de RFI. Cette dernière convention, que la Tunisie a signée, veut externaliser les frontières européennes en Tunisie et donner le feu vert à la Tunisie pour bafouer tous les droits humains.»

Des migrants sont refoulés par les autorités tunisiennes à ses frontières, au risque de périr dans le désert, dénonce Human Rights Watch.

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« Ce que nous dénonçons en réalité, c'est de continuer à fermer les yeux sur cette catastrophe et de nommer cette catastrophe un 'fléau normal', ou de qualifier des migrants, ces survivants, de criminels et de personnes illégales, reprendHenda Chennaoui. Ce que nous voulons, c'est de dire qu'il y a toujours une résistance en Tunisie, il y a toujours en face une société civile forte, des chercheurs et chercheuses aussi, des citoyens et citoyennes qui n'acceptent pas et n'accepteront jamais de traiter des êtres humains de cette façon-là. »

Avant même la signature de cet accord en juillet, plusieurs dizaines d'ONG, dont Avocats sans frontières, la Ligue tunisienne des droits de l'homme ou encore Open Arms avaient déjà signé en avril un communiqué commun dans lequel elles pointaient le fait que la Tunisie était désormais un pays dangereux pour les migrants et les réfugiés qui sont secourus en mer. Un communiqué aux allures de réquisitoire.

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