Le procès de Salomon Idi Kalonda, conseiller spécial de l'opposant Moïse Katumbi, démarre jeudi 17 août devant la cour militaire de Gombe, à Kinshasa, après son interpellation en mai par les renseignements. Inculpé de trahison par intelligence avec le Rwanda, l'homme fut arrêté pour détention d'une arme, mais l'infraction n'a pas été retenue par le parquet militaire. L'arme appartenait en réalité à un policier. Le point sur les charges pesant sur cet homme-clé du dispositif de Moïse Katumbi.
Les accusations portent d'abord sur la « trahison en temps de guerre ». Le procureur affirme que, ces trois dernières années, le conseiller spécial de Moïse Katumbi a entretenu des contacts avec l'assistant du chef militaire du M23 et avec des officiers rwandais, notamment le « Monsieur sécurité » du président Paul Kagame, son conseiller principal et le commandant des forces spéciales rwandaises. Avec eux, Salomon Kalonda aurait, selon l'acte d'accusation, échangé des communiqués de l'opposition congolaise sur la situation du pays.
L'autre charge porte sur l'atteinte au secret de la défense nationale. Le procureur militaire met en cause Salomon Kalonda pour des images qu'il a reçues via WhatsApp de nouvelles tenues et bottines choisies par la hiérarchie militaire congolaise pour dotation aux unités de l'armée. Des images transmises par un agent de l'Agence nationale des renseignements (ARN).
Troisième accusation : le procureur reproche au conseiller de Moïse Katumbi d'avoir utilisé un lieutenant-colonel de l'armée congolaise à Kinshasa comme chauffeur privé.
Pour ces infractions, Salomon Idi Kalonda encourt la peine de mort, commuée en prison à perpétuité. Ses proches et le parti Ensemble pour la République dénoncent de fausses accusations, une cabale et des montages grossiers du régime, dans le but d'affaiblir et discréditer Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle du 20 décembre 2023 en RDC.