Le Gabon annonce restructurer une petite partie de sa dette en échange de son engagement à investir 163 millions de dollars dans la préservation des océans. L'annonce a été faite mardi 15 août par le ministre gabonais des Eaux et forêts, Lee White, et l'ONG américaine The Nature Conservancy. Ce projet, qui doit s'étendre sur 15 ans, est possible grâce à une transaction dite « dette-nature ». Le Gabon est le premier pays d'Afrique continentale à l'utiliser.
L'idée de l'échange « dette-nature » est venue du fait qu'une grande partie de la diversité biologique mondiale se trouve dans les pays où la dette pèse lourdement sur les finances. Cette transaction permet de réduire la part de cette dette - 3% pour le Gabon - contre un engagement à dépenser une fraction de la réduction consentie pour protéger l'environnement. Cette pratique est déjà utilisée dans d'autres pays comme au Belize, à la Barbade ou en Équateur récemment.
Dans le cas du Gabon, les fonds recueillis permettront notamment d'établir un « plan d'aménagement du territoire marin », mais aussi de renforcer les moyens d'action de l'administration qui en est dépourvue depuis la sanctuarisation de 26% des eaux territoriales en 2017, explique l'ONG The Nature Conservancy. Ils contribueront également au financement de porteurs de « projets de meilleure gestion de la ressource marine ».
« C'est un petit premier pas dans le domaine de la finance verte », s'est réjouit Lee White, le ministre des Eaux et forêts du Gabon. Les eaux du Gabon regroupent la plus large population de tortues luth et des dophins à bosses, deux espèces en danger, ainsi que le plus grand site de nidification de tortues olivâtres de tout l'océan Atlantique.