Quatre médecins - trois affectés à l'hôpital Dr A. G. Jeetoo, à Port-Louis, et un au Dr Bruno Cheong, à Flacq - ont été choisis par le ministère de la Santé, le 3 août, pour suivre une formation en urgences néonatales.
Cette sélection aurait été effectuée en contournant la procédure normale, selon plusieurs médecins et l'Association des médecins et officiers de santé. La formation en ligne, d'une durée d'un an, a débuté le 7 août. Un communiqué annonçant cette formation a été envoyé aux hôpitaux de l'île la semaine dernière, et la sélection de ces quatre médecins est critiquée par plusieurs de leurs pairs.
En effet, il y aurait dû avoir un appel à manifestations d'intérêts. «Lorsqu'il y a des formations, il devrait y avoir un appel demandant aux intéressés de présenter leur candidature, ou bien les responsables devraient sélectionner des membres de leur équipe et soumettre les noms. Ensuite, le ministère aurait pu effectuer une présélection et mener des entretiens avec les candidats. Cependant, pour cette formation, rien de tout cela n'a été fait. Nous n'avons rien entendu jusqu'à ce que nous recevions ce communiqué avec les noms mentionnés», explique un pédiatre.
En plus des critères de sélection des pédiatres, les médecins s'interrogent sur le choix de seulement deux hôpitaux parmi les six présents dans l'île. «Quatre médecins ont été choisis. Il aurait dû y avoir une sélection dans chaque hôpital afin que tout le monde puisse bénéficier de cette formation, comme cela a été le cas dans le passé», explique notre interlocuteur. Ce dernier signale que plusieurs pédiatres, ayant de nombreuses années d'expérience en soins néonataux et ayant travaillé dans diverses unités, y compris l'anesthésiologie, n'ont pas été pris en considération, tandis que ce sont des médecins moins expérimentés qui ont été choisis.
«Les transferts néonataux sont déjà effectués par tous les médecins postés dans les départements de soins intensifs néonataux autour de l'île; le système actuel de transfert des nouveau-nés intra-îles et outre-mer fonctionne bien depuis la création de ces départements dans tous les hôpitaux régionaux. La décision de créer une unité centrale de services d'urgences néonatales va à l'encontre de la politique du ministère de la Santé et du Bien-être visant à décentraliser les services du département de santé», précise ce médecin.
Au ministère de la Santé, on nous explique que quatre médecins et quatre infirmiers en soins néonataux ont été sélectionnés pour suivre le programme de récupération d'urgence de nouveau-nés pendant un an, et qu'ils possèdent tous un certificat du Programme de réanimation néonatale. Ce programme est géré en collaboration avec le NETS (Newborn and Pediatric Emergency Transport Service) d'Australie.
«Le service d'ambulance néonatal fonctionne uniquement de 9 heures à 14 heures. Avant 9 heures et après 14 heures, le SAMU est chargé d'assurer les transferts néonataux. Cela allégera la charge de travail du SAMU en ce qui concerne ces transferts, et ce service fonctionnera 24 heures sur 24, opérant comme une unité mobile de soins intensifs néonataux.» Une source au sein du ministère souligne que de nombreux hôpitaux privés rencontrent des délais importants lorsqu'il faut transférer un nouveau-né, ce qui sera réduit grâce à ce service, qui contribuera à réduire la morbidité. L'équipe pourra fournir des soins vitaux dans la première heure de vie, ce qui aura un impact sur la qualité de vie du bébé.
La sélection pour les formations est depuis quelque temps critiquée par de nombreuses personnes. Le Dr Aumeer avait également demandé au Premier ministre sous quels critères les médecins selectionnés ont été choisis, dans une question parlementaire, l'année dernière.