Afrique Centrale: Ituri et Nord-Kivu - Ouverture d'une table ronde pour statuer sur l'état de siège

Un monument célébrant l'état de siège dans le Nord-Kivu et l'Ituri, à Goma, le 5 mai 2022.

Où en est-on avec l'état de siège proclamé il y a plus de deux ans dans les provinces de l'Ituri et du Nord Kivu ? C'est à cette question que vont répondre les participants à la table ronde ouverte le 14 août au Palais du peuple.

C'est le chef de l'État, Félix Tshisekedi, qui a donné le go de ce forum qui consiste à évaluer cette forme de gestion provinciale qui était perçue comme une alternative à la crise sécuritaire qui prévalait dans cette partie du pays. Pendant trois jours, les membres du gouvernement, les élus nationaux et provinciaux de l'Ituri et du Nord-Kivu, mais aussi les chefs religieux et d'autres acteurs socio-économiques de ces deux provinces vont procéder à une réflexion sans complaisance de cet état d'exception décrété depuis le 6 mai 2021. Il s'agit, plus concrètement d'examiner les conditions de la requalification de l'État de siège. Bien que vantée par les autorités sur la maximisation des recettes et la restauration de la sécurité dans certains villages, il est un fait que la pertinence et l'efficacité de cet état de siège demeurent toujours sujettes à caution.

En effet, malgré la présence de l'administration militaire aux affaires, le cycle de violences est resté élevé à l'encontre de la population. Entre-temps, plusieurs zones sont toujours sous influence des groupes armés. Il est clair que la recrudescence de l'insécurité dans les deux provinces précitées depuis plus de trois décennies demeure la motivation essentielle ayant prévalu à l'installation de cet état de siège. Il s'agissait d'une situation exceptionnelle dictée par les circonstances à l'époque, a indiqué le président Félix Tshisekedi dans son allocution. L'heure est venue de faire l'état des lieux et prendre des mesures idoines visant la requalification de cette mode de gestion provinciale, à défaut de sa levée pure et simple. « J'avais activé ce dispositif constitutionnel avec l'engagement et la détermination d'endiguer les menaces graves et de sécuriser les populations et leurs biens, dans le seul but de rétablir une paix qui soit durable », a-t-il déclaré. Et d'enchaîner : "Je suis conscient de ce que ce régime voulu exceptionnel par le constituant n'a pas vocation à s'éterniser. Je vous demande de bien vouloir prendre la mesure, la vraie mesure de la situation, car il en va de la survie de la nation tout entière ».

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Pendant trois jours, les participants vont s'atteler à examiner de près ce qui a marché et ce qui ne l'a pas été durant cette période d'État d'urgence. Au terme de leurs travaux, des recommandations et résolutions seront prises et soumises à l'autorité du président de la République. Il appartiendra à ce dernier de prendre les décisions qui s'imposent conformément aux propositions lui soumises. Si le président Félix Tshisekedi venait à mettre fin à l'état d'urgence, il va sans dire que les gouverneurs civils en poste avant l'état de siège reprendront leurs pouvoirs pour le reste de la législature. Auparavant, le Premier ministre Jean Michel Sama Lukonde a rappelé que son gouvernement n'a pas lésiné sur les moyens pour mettre un terme à l'insécurité. Il a organisé quatre missions d'itinérance dans ces deux provinces et récolté les désidérata des populations, a-t-il révélé. Il convient de noter qu'au terme de la Constitution de la RDC, l'état de siège est une mesure exceptionnelle et provisoire pouvant être décrétée pour une période initiale de 30 jours. Après ratification du Parlement, celle-ci est renouvelée par période successives de quinze jours.

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