Avec l'annonce des progrès relatifs à la création de la première entreprise citoyenne pour femmes, baptisée «Kadihat», à la ferme Borj Toumi dans la délégation d'El Battane, c'est tout un projet socioéconomique qui se retrouve propulsé sur le devant de l'actualité nationale.
Créées selon le principe d'une répartition équitable des richesses par l'exercice collectif d'une activité économique dans la zone où elles sont installées, ces entreprises sont régies par le décret présidentiel n°15-2022, entré en vigueur le 21 mars 2022, visant à créer un régime juridique pour ces sociétés, fondé sur l'initiative sociale et solidaire.
Outre la symbolique de la célébration de la fête de la Femme, en ce 13 août 2023, le Chef de l'Etat a mis l'accent sur l'importance du lancement de la première entreprise citoyenne pour femmes sur un terrain relevant de l'Office des terres domaniales (OTD), tout en mettant en avant «la capacité de la femme tunisienne libre à innover et à oeuvrer pour la réalisation de la souveraineté alimentaire».
A cette même occasion, le Président de la République a révélé que vingt-neuf sociétés citoyennes sont en passe d'être créées. D'autres demandes sont en cours pour mettre sur pied des entreprises à l'échelle régionale et locale, dans les domaines du tourisme, de l'industrie et du transport.
De son côté, Malek Ezzahi, ministre des Affaires sociales, a précisé, dans une déclaration accordée dimanche à une radio, que 66 sociétés communautaires ont été déjà créées depuis la parution dudit décret présidentiel en mars 2022.
Toutefois, il a reconnu que ces entreprises font l'objet de difficultés de financement qui devraient être aplanies au fur et à mesure. D'autant qu'un accord a été conclu avec les administrations et les ministères concernés.
Le même ministre a indiqué en substance que des problèmes touchant aux questions des autorisations devraient être résolus. L'objectif étant de favoriser la création de ces sociétés sur l'ensemble du territoire en vue de «devenir un nouveau modèle de développement reflétant la volonté du peuple».
En tout état de cause, il s'agit d'une initiative intéressante, surtout si l'on sait que le nombre de terrains, encore inexploités, pourrait constituer une réelle opportunité pour les entrepreneurs, notamment les jeunes, pour les aider à voler de leurs propres ailes, au lieu de courir derrière les mirages de la «harga».
