Quatre mois pour les élections de 2023, c'est le compte à rebours. Les principaux challengers doivent écouter les avis de la population. Une population qui attend de sanctionner ses représentants de la dernière législature. Certains d'entr'eux reviennent vers leur électorat pour solliciter à nouveau leurs suffrages. Les plus chanceux ont eu le temps de distribuer à cette population meurtrie des pagnes et d'autres présents pour tenter de l'endormir à nouveau. Tandis que les autres ont échappé de justesse à la colère de cette base qui les répugne.
L'idée de renouveler les représentants du peuple hante beaucoup d'esprits croyant sanctionner ces politiciens égoïstes qui ont eu à utiliser le peuple comme tremplin pour se faire une santé financière. Pour cette fois-ci, le peuple semble exprimer son ras-le-bol par diverses manifestions parfois violentes.
A la magistrature suprême, les candidats préfèrent ne pas dévoiler leur stratégie de campagne. Ils attendent le moment opportun pour charger leurs cartouches afin de venir à bout de leurs adversaires. Si pour cette législature, on instaure le débat contradictoire entre candidats, il permettra aux électeurs de se faire des idées précises du prochain garant de la nation.
Tshisekedi se révèle, de plus en plus, comme fin stratège en mixant ses actions de haute portée politique comme Chef de l'Etat dont le mandat est toujours en cours et comme candidat pour les prochaines élections. D'une pierre deux, c'est aussi cela le bénéfice d'être candidat à sa propre succession. Toutes les personnalités libérées qui croupissaient sous les geôles du régime passé, ont fini par se retourner contre lui en les couvrant de tous les noms. Du coup, c'est l'ancien administrateur général de l'ANR qui recouvre sa liberté. Ceux qui l'accusait de tous les maux sont restés bouche bée. Qui l'aurait cru ?
Une fois de plus, Tshisekedi semble développer le sens de l'écoute. L'actualité tourne autour de la table ronde qui doit évaluer sans complaisance l'état de siège. Le Chef de l'Etat appelle les participants à une analyse sans complaisance de l'insécurité dans l'Ituri et dans le Nord-Kivu. Il semble prêt à adhérer aux conclusions que produira cette rencontre.
La preuve que le chef sait répondre aux préoccupations de son peuple transcendant les considérations politiciennes des uns et des autres. Une disponibilité qui caractérise le fils du Sphinx de Limete, paix à son âme. Il joue sur plusieurs tableaux en même temps. Dans cette optique, il n'est pas exclu qu'il puisse gracier certains détenus dans le cadre du dégel de l'atmosphère politique.
En outre, après le succès des jeux de la Francophonie à Kinshasa, les grandes démonstrations sont à venir dans les prochains mois pour couronner le succès de son premier quinquennat afin de se bomber le torse devant tous ceux qui le vilipendent.