À Madagascar, des organisations de la société civile s'inquiètent de l'absence d'un nouveau Directeur général à la tête de l'Office national pour l'environnement. Une institution publique chargée de veiller à ce que les grands projets d'infrastructures et investissements publics ou privés ne se fassent pas au détriment de l'environnement. Explications.
À Madagascar, les organisations de la société civile engagées dans la protection de l'environnement réclament la nomination « dans les plus brefs délai » d'un directeur général pour l'Office national pour l'environnement.
Cette institution publique, chargée de veiller à ce que les grands projets d'infrastructures et investissements publics ou privés, ne se fassent pas au détriment de l'environnement est dirigée par intérim depuis trois mois. Une situation « alarmante » déplore des acteurs de la société civile, dans un communiqué, alors que le pays se trouve en période pré-électorale.
Une gestion de l'Office national pour l'environnement « assez baroque »
Une période pendant laquelle « les risques de pillage et de trafics illicites des ressources naturelles sont élevés, et l'application de la loi se trouve parfois défaillante », alertent ces organisations.
Alors que de grands projets d'infrastructures comme la construction de nouvelles villes et d'une autoroute qui doit relier la capitale au grand port de l'Est, Tamatave, sont sur les rails, l'Office national pour l'environnement « est totalement paralysé », affirme Corrine Rahoeliarisoa, coordinatrice de la Coalition nationale de plaidoyer environnemental, signataire du communiqué.
« Le Directeur général par intérim a un pouvoir limité », souligne-t-elle. À cela s'ajoute un manque de personnel pour faire fonctionner l'institution. « Plusieurs cadres sont partis en retraite mais aucun projet de leur remplacement n'est prévu jusqu'à présent », déplore la société civile, qui qualifie la gestion de l'Office national pour l'environnement d'« assez baroque », le DG par intérim cumulant aussi la fonction de Secrétaire général du ministère de l'Environnement.
L'ancien directeur général de l'Office avait été limogé au mois de mai par le Conseil des ministres, deux jours après avoir annoncé lors d'une conférence de presse que le projet d'autoroute n'avait encore bénéficié d'aucun permis environnemental, un préalable au début des travaux. Contacté, le ministère de l'Environnement n'a pas encore donné suite à nos sollicitations.