Dakar — Le Sénégal mise sur le Fonds waqf monétaire qu'il a lancé en septembre 2022 pour davantage animer les marchés financiers dont le volet islamique « n'est pas suffisamment dynamique », a indiqué, lundi, le directeur général de la Haute autorité du waqf (HAW).
« L'ambition, c'est de pouvoir animer le secteur des marchés financiers islamiques parce que sur le compartiment islamique, elle n'est pas suffisamment dynamique. Nous pensons que ce Fonds peut permettre de dynamiser ce marché », a dit Racine Ba.
M. Ba, invité de l'Agence de presse sénégalaise (APS), a abordé avec les journalistes de l'agence publique plusieurs questions se rapportant au waqf, un instrument de la finance islamique.
« Le waqf monétaire fonctionne comme un fonds des ressources de l'État, des ressources philanthropiques », a-t-il relevé, notant qu'avec la loi instituant le waqf, les constituants bénéficient d'un mécanisme assoupli, notamment pour les Waqf d'internet public.
« Depuis la loi relative au waqf, si quelqu'un fait une donation en faveur du waqf public ou du waqf d'intérêt public, il y a une déductibilité d'impôt à hauteur de 0,5% du chiffre d'affaires pour les entreprises et du patrimoine pour les personnes privées », a précisé Racine Ba.
Selon lui, cette mesure constitue « un moyen important » pour la responsabilité sociétale d'entreprise relativement à la possibilité de faire des donations.
« Ces ressources feront l'objet d'un placement. Pour le moment, nous avons fait du wakala, c'est un dépôt monétaire auprès de la banque islamique. Il y a le takafoul qui n'est pas également très développé dans notre pays », a signalé M. Ba.
Les revenus générés par ce fonds sont destinés à des actions sociales et à des personnes vulnérables, a-t-il indiqué.
« À partir de 2023, a poursuivi M. Ba, il a commencé à produire ses effets avec la prise en charge de 100 mille enfants des daara (école coranique) pour la couverture maladie universelle. C'est à travers ce fonds que cette prise en charge sera assurée et pérennisée dans le temps ».
Le directeur général de la HAW a expliqué la différence entre le waqf et la fondation par le fait que cette dernière a « une dimension séculière ».
« Ils sont proches, mais il y a des différences. À l'origine, peut-être que les fondations cherchaient une rétribution divine, ça a évolué, mais il y a une dimension séculière. S'agissant du waqf, ce qui est recherché par le fidèle, c'est une rétribution divine, l'agrément de son Seigneur et c'est un hadith de l'islam », a-t-il souligné.
Au Sénégal, cette donation est encadrée par la loi dans la mesure où le patrimoine du waqf sort de celui du constituant alors que les biens de la fondation appartiennent à la fondation, a insisté Racine Ba.