Sénégal: Les constituants du waqf bénéficient d'une sécurité juridique, selon le DG de la HAW

Dakar — L'Etat du Sénégal a mis en place, en 2015, "un cadre règlementaire offrant une sécurité juridique aux constituants de ce mécanisme de financement qui a un soubassement islamique", a rappelé, lundi, le directeur général de la Haute Autorité du waqf, Racine Ba.

»L'Etat du Sénégal a montré le chemin, en initiant la loi de 2015 qui offre une sécurité juridique aux constituants du waqf. Désormais, tout acte de waqf est signé devant un notaire », a-t-il précisé.

Invité lundi de la rédaction de l'Agence de presse sénégalais, Racine Ba a notamment insisté sur l'importance d'un »cadre juridique renforcé et approprié », inhérent à la réussite du waqf au Sénégal. Il a toutefois rappelé que »le waqf a toujours existé dans notre pays, avec nos aïeux qui s'en étaient approprié ».

Il a donné l'exemple de Serigne Mourtada Mbacké à travers le réseau scolaire Al-Azhar, une société de transport et des boulangeries. Il a par ailleurs fait part d'un waqf constitué devant notaire en 1907, à Saint Louis, par le nommé Gora Diop.

Racine Ba a également rappelé l' »universalisme du waqf », qui, contrairement à la zakat (l'aumône légale), peut-être constitué par un non musulman et qui peut en être bénéficiaire. Un principe, selon lui, qui a inspiré le mécénat dans la gouvernance de beaucoup d'universités aux Etats unis.

A cet égard, le directeur général de la Haute autorité du waqf a rappelé »l'essor de ce mécanisme de financement dans le monde arabo-musulman », où beaucoup de services sociaux de base étaient essentiellement fondés sur le waqf, comme les infrastructures éducatives et sanitaires. Ainsi de l'université Al Qarawiyine au Maroc, de « Zam-Zam Tower », un complexe hôtelier autour de la Ka'aba dont les retombées financières servent essentiellement à entretenir la mosquée de La Mecque et celle de Médine, relève le directeur général de la HAW.

Il a également donné l'exemple de la Turquie moderne qui dispose de beaucoup d'universités et de musées régis par le principe du waqf. Au temps de l'empire ottoman, dit-il, ce mécanisme avait aussi permis de construire un chemin de fer pour le pèlerinage à La Mecque.

Poursuivant son rappel des bonnes pratiques du waqf dans le monde arabo-musulman, Racine Ba a aussi évoqué le cas du Maroc qui se singularise par le »waqf agricole », à travers notamment le ministère des Habous et des Affaires islamiques, qui gère plus de 85 mille hectares de terres agricoles, permettant au waqf d'être le premier producteur d'huile d'olive dans le royaume chérifien.

En termes de perspective pour le Sénégal, le directeur de la Haute autorité du waqf s'est félicité de l'initiative de la famille de Serigne Abass Sall avec un immeuble dont les revenus générés seront reversés à des oeuvres caritatives. Il a aussi magnifié le travail mené dans ce sens par l'association Hizbut tarqiyyah.

Outre ces waqf de type privé, le DG de la HAW a rappelé la mise en place par l'Etat du Sénégal d'un waqf d'intérêt public, à travers notamment le projet des 64 daaras modernes, une initiative accompagnée par la Banque islamique de développement.

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