Dakar — La vulgarisation du waqf constitue « un défi important » pour la Haute Autorité du Waqf, consciente que « ce n'est pas en un claquement de doigt que [ses] objectifs seront atteints », a déclaré le directeur général de ladite autorité.
Invité lundi de la rédaction de l'APS, M. Ba estime que cette vulgarisation relève plutôt d'un « combat de longue haleine ».
Selon lui, le waqf existait au Sénégal il y a longtemps. « Nos aïeux s'en étaient appropriés, mais, avec le temps, la colonisation et d'autres effets, cette pratique a disparu », a-t-il expliqué.
« C'est pour cela que nous n'avons pas hésité à nous rapprocher de l'éducation nationale pour aller vers les plus jeunes puisque ce sera une éducation sur le long terme », a-t-il poursuivi.
Il considère que la vulgarisation du waqf est « extrêmement importante », signalant que la Haute Autorité du waqf travaille avec des relais, que sont les imams pour qui il constitue « un instrument important ».
« Les imams, en tant que relais, rencontrent les fidèles au moins cinq fois par jour et nous leur disons d'échanger avec les fidèles et leur dire que la construction d'une mosquée, c'est très bien, mais constituer un waqf à côté qui permet d'assurer le fonctionnement et l'entretien de la mosquée dans la durée, c'est également une chose », a insisté M. Ba.
L'avantage d'un waqf réside dans le fait qu'il permet d'être efficace et de soulager l'imam, a-t-il estimé.
« Très souvent, l'eau, l'électricité et d'autres charges de la mosquée reposent sur les frêles épaules de l'imam », fait-il remarquer, avant d'ajouter : « Dans un pays comme le royaume du Maroc, avec le code habous qui date de 2010, lorsque vous voulez construire une mosquée, vous avez l'obligation de présenter un projet waqf qui accompagne la construction de la mosquée », a-t-il indiqué.
De son point de vue, le waqf renvoie plutôt à l'économie « sociale » et « solidaire ». « L'État a montré le chemin en mettant en place cette loi et un cadre juridique qui offre une sécurité au constituant », a-t-il rappelé.
« Beaucoup d'initiatives avaient mis en place le waqf au Sénégal, mais ce waqf là ne pouvait pas se développer parce que souvent le waqf quand vous le faites, c'est pour que cela vous survive », a-t-il relevé. Cela vient du fait que le waqf disparaissait avec le décès de son initiateur, a-t-il expliqué, se félicitant de ce que depuis que l'État a mis en place cette loi, des initiatives importantes « émergent ».
« C'est cette sécurité juridique-là qui rassure les constituants et qui leur permet d'aller vers ce type d'investissement et les investissements que l'État souhaite mettre en place vont contribuer à donner en exemple avec la création de waqf d'envergure », a-t-il révélé.