Dans la quête d'émancipation encours de l'Afrique, nous sommes du même avis que le philosophe et historien Achille Mbembe, notamment lorsqu'il établit cette différence fondamentale entre le néosouverainisme et le panafricanisme...
En effet la plupart des panafricanistes identitaires pro-Poutine sont essentiellement néo souverainistes, adeptes des pouvoirs autoritaires sous la houlette des hommes forts, indifférents à la défense des droits humains (sauf lorsqu'ils sont victimes de répression), et insensibles à la protection des minorités (ethniques, sexuelles, ou de genres) dans les pays dirigés par leurs idoles (en Afrique, en Chine ou en Russie).
Ce ne sont absolument pas des démocrates.
Aussi, ce dont nous avons besoin, c'est d'une révolution démocratique qui brise et reconstitue l'État africain sous une forme plus démocratique.
Le point crucial est que le néo-souverainisme nous régresse dans une fantasmagorie qui est purement un miroir aux alouettes, un enfumage total qui nous empêche, en fait, d'atteindre l'illumination consciente et la capacité de changer les choses de manière réfléchie et articulée, sans compter sur des formes fétichistes corrompues. Précisément, il ne s'agit pas simplement de s'emparer de l'État, du pouvoir, mais de représenter démocratiquement l'intérêt de tous les citoyens.
En pratique, c'est ce que les citoyens africains peuvent légitimement attendre de leurs propres forces de production et de leurs États.
Ainsi, c'est le pouvoir de gérer les contradictions générées par les sociétés africaines modernes, en particulier, et la mondialisation en général. Cela signifie un mélange parfait de libertés politiques et civiles, où les droits individuels et sociaux des gens ordinaires puis la liberté d'assemblée ne peuvent être niés à personne (quel que soit le motif).
Il va sans dire que ce projet peut difficilement être porté par des démagogues de tous bords!
Nous les prévenons qu'ils auront affaire à nous, parce que nous ne serons pas dupés.