Plusieurs enfants du territoire de Manono (Tanganyika) s'adonnent à l'exploitation artisanale de la cassitérite en cette période des vacances scolaires. Une équipe de Radio Okapi en mission dans la zone a fait ce constat.
Ces enfants disent être des orphelins. Ils sont à la recherche des minerais à vendre pour subvenir à leurs besoins.
Des spécialistes dans la gouvernance minière décrient le manque d'intervention des autorités ou des organisations humanitaires pour identifier et aider ces enfants à sortir des carrières
Dans les carrières de Mukieme Makila, Libende ou encore des Milles bêches à Manono, les enfants sont chaque jour à la recherche de la cassitérite.
Ils disent effectuer ce travail pour répondre aux besoins, que des parents ne peuvent pas satisfaire.
« Je suis venue travailler pour gagner de l'argent pour mes fournitures scolaires. Mon père est décédé depuis longtemps. Si j'avais une aide, je ne serais pas ici », explique l'une d'eux.
Par jour, un enfant peut gagner 3000 francs congolais, l'équivalent d'un peu plus de 1 USD.
Mais ce montant est inférieur à l'effort fourni.
Un parent lance cet appel :
« Que des autorités ou l'UNICEF interviennent pour soutenir ces enfants, qui ont 14 ans, 15 ans, 10 ans, pour qu'ils ne se rendent plus dans les carrières minières ».
La présence des enfants dans les carrières minières a des conséquences sur leur croissance et leur santé, affirme pour sa part le recteur de l'Université de Manono et expert dans la gouvernance minière, Ilunga Yolola.
Ce dernier déplore l'inaction des autorités face à ce phénomène :
« Comme il n'y a pas de feux de projecteur, naturellement les acteurs étatiques sont moins mobilisés, moins soucieux des questions environnementales et sociales liées à la production de ces minerais. Les organisations non gouvernementales tant nationales qu'internationales ne sont pas malheureusement présentes et Manono ne fait pas partie de leur zone prioritaire d'action ».
Au niveau du territoire, des efforts sont fournis mais malheureusement, ils ne sont pas suffisants, indiquent certaines sources locales.
