Madagascar: Taux de change - Vers une stabilisation de l'ariary pour contenir l'inflation

Encourageant. L'évolution actuelle des cours des devises et les politiques menées par la Banky Foiben'i Madagasikara sont plutôt en faveur de la stabilisation de l'ariary sur le second semestre 2023.

Les statistiques publiées dans la dernière note de conjoncture économique de la Banque Centrale fait, en tout cas, état d'une dépréciation modérée de l'ariary, qui continue ainsi de résister par rapport aux devises de référence.

Meilleures perspectives

« Sur le premier semestre de l'année, la monnaie nationale s'est respectivement dépréciée de -1,1 % et de -3,3 % par rapport au dollar US et à l'euro », précise la Banque Centrale qui donne, au 30 juin 2023, une moyenne de 4 462 ariary pour un dollar et 4 883,9 pour un euro. Une tendance qui s'est maintenue au cours des deux derniers mois puisque à la clôture du marché interbancaire des devises, lundi dernier, la monnaie nationale a même réussi à grignoter quelques points par rapport au dollar avec une parité de 4 444,57 ariary (contre 4 462 ariary en juin).

Avec l'euro, c'est plutôt une quasi stabilité avec un cours de 4 885,10 ariary (contre 4 883,9 en juin). Une stabilité qui a toutes les chances de se maintenir sur les prochains mois de l'année. En effet, malgré une situation qui n'est pas encore très reluisante, les mesures envisagées par la BFM permettent de croire en de bien meilleures perspectives.

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« En dépit du ralentissement de l'évolution des prix, observé entre avril et juin de cette année, l'inflation demeure élevée et nécessite d'être contenue davantage afin de ne pas entraver la relance de l'économie », précise l'institution financière qui entend renforcer les initiatives anti-inflationnistes. « Les mesures prises par la BFM depuis plusieurs mois commencent à apporter leurs résultats, mais impliquent de nouvelles interventions pour mieux stabiliser l'ariary et ramener cette inflation au plus près de son niveau d'avant 2020 ».

Matelas de devises

Des nouvelles interventions qui sont largement réalisables puisque la Banque Centrale a effectivement les moyens de sa politique. À savoir un confortable matelas de devises, estimé à 2 287,3 millions de dollars US, qui lui permettra d'intervenir sur le MID pour, en cas de besoin, augmenter l'offre de devises et stabiliser ainsi le marché. Ces réserves en devises permettent, par ailleurs, de couvrir 4,7 mois d'importations. Bref, de quoi assurer l'approvisionnement en produits de première nécessité importés et éviter ainsi une aggravation de l'inflation relatée par la note de la Banque Centrale.

« En ce qui concerne l'évolution des prix, de décembre 2022 à juin 2023, l'Indice des Prix à la Consommation (IPC) a enregistré une hausse de 4,9 %. Pour le riz, qui compose 18,0 % du panier de consommation, la majoration est de 7,7 %. Sur la même période, la variation des prix de l'énergie est relativement modérée avec un taux de 1,4 %. L'inflation sous-jacente, la plus corrélée avec l'évolution de la masse monétaire, se situe à 4,5 %. En glissement annuel, de juin 2022 à juin 2023, les prix à la consommation ont augmenté de 11,3 %. Concernant les principales composantes du panier de consommation, le riz s'est renchéri, en variation annuelle, de 12,2% et l'énergie de 14,5 %. Pour les autres produits (inflation sous-jacente), la hausse est de 10,8 % ».

Dynamisme

En tout cas, la situation est appelée à s'améliorer pour le reste de l'année où l'inflation sera relativement modérée par rapport à celle de 2022 et du premier semestre 2023. « A Madagascar, les dernières projections aboutissent à un taux d'inflation, en glissement annuel, de 8,3 % en décembre 2023. Quant à l'inflation sous-jacente, celle du panier de consommation auquel on soustrait le riz et l'énergie, le taux prévu est de 7,5 %. En somme, et même si ce ne sera pas encore la grande relance économique, le meilleur est à venir pour l'économie de Madagascar.

« Les perspectives macroéconomiques pour l'année 2023 sont caractérisées par le dynamisme des fondamentaux macroéconomiques, marqué par la poursuite du financement bancaire de l'économie, l'amélioration du solde des opérations avec le reste du monde et l'utilisation par l'Etat de ses ressources financières pour le financement de ses dépenses ». Il reste à savoir si la crise politique ne viendrait pas encore perturber cette marche vers la croissance.

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