Des participants aux à la table ronde sur l'évaluation de l'état de siège au Nord-Kivu et en Ituri et ceux qui n'ont pas voulu prendre part à ces assises ont plaidé, mercredi 16 aout, pour le retour au fonctionnement normal des institutions dans ces provinces.
Pour le député Gratien Iracan, qui n'a pas participé à ce forum, « l'Assemblée nationale avait déjà voté une résolution en 2021 pour demander la levée de l'état de siège dont les conclusions n'ont jamais été mises en œuvre par le Gouvernement ».
Dans une conférence de presse animée mercredi à Bunia, cet élu, membre de l'opposition, désavoue les démarches de Kinshasa de procéder aux consultations de différentes couches sociales au mépris de la loi. Pour lui, les prérogatives de lever ou pas ce régime spécial revient aux seuls élus du peuple.
Pour lui, organiser des consultations deux ans après pour demander les avis de différentes couches sociales est un moyen de dilapider l'argent du contribuable.
Cette position n'est pas partagée par les acteurs politiques membres de l'Union sacrée. Sammy Djakwonga, le responsable provincial du parti politique AFDC, estime que le chef de l'Etat, qui est le garant du bon fonctionnement des institutions, a le droit d'écouter les avis de la population avant de lever ou non la mesure de l'état de siège.
« Cet état de siège a échoué »
Hortense Maliro, militante des droits de l'homme et de la femme en particulier dans la province du Nord-Kivu, estime qu'il est temps que les institutions civiles puissent reprendre leur fonctionnement normal et en toute indépendance.
Elle soutient que l'état de siège n'a pas atteint ses objectifs et qu'il faut changer des stratégies :
« Je pense que le chef de l'état peut lever cet état de siège parce que c'est nous qui sentons, c'est nous qui vivons dans la province du Nord-Kivu les effets de cet état de siège. L'objectif c'était qu'ils puissent sécuriser la province, qu'il y ait rétablissement de la paix. Cet état de siège a échoué. Je pense qu'il est temps qu'on puisse laisser les institutions travailler séparément ».
Selon Hortense Maliro, la population du Nord-Kivu a été là pour accompagner les FARDC durant ce régime d'exception. Et elle sera toujours dernière son armée.
« C'est le moment de lever cet état de siège, laisser l'armée faire son travail et qu'elle puisse quitter la politique, laisser les institutions travailler normalement », a-t-elle insisté.
Durant trois jours, soit du 14 au 16 août, les participants à la table ronde, venus de différentes institutions, des provinces du pays, les autorités de deux provinces sous état de siège, les députés provinciaux et la société civile, ont analysé, à travers trois commissions, les options relatives à la levée, à la requalification ou au maintien de l'état de siège.
Dans chacune de ces commissions, plusieurs recommandations ont été formulées et coulées sous forme d'un rapport destiné au Président de la République.