Matam — Le bureau d'accueil, d'orientation et de suivi (BAOS) de Matam (nord) vient d'investir 60 millions de francs CFA dans des projets visant à éradiquer la migration irrégulière, a-t-on appris mercredi de son responsable, Médoune Diop.

"Dans la région de Matam, pour le moment, on a injecté 60 millions de francs CFA dans des projets structurants, notamment dans les domaines de l'agriculture, de l'élevage, de l'artisanat, de l'industrie, de la communication et des télécommunications", a-t-il dit.

M. Diop intervenait à une réunion consacrée à la migration et au développement territorial de la région de Matam, en présence des autorités administratives et d'anciens migrants.

Vingt projets ont été financés dans le domaine de la pisciculture, au terme d'une formation dispensée aux bénéficiaires des financements, a-t-il ajouté.

Selon M. Diop, le BAOS de Matam contribue au financement de ces activités économiques des jeunes, dans le but de les faire travailler au Sénégal et de les détourner de la migration irrégulière.

"Toutes les personnes ayant bénéficié de ces formations suivies d'accompagnements financiers disposent de leur propre activité", a-t-il souligné.

Selon le responsable du BAOS de Matam, 20 personnes ont été sélectionnées dans la région, dans le cadre d'une initiative dédiée à la migration circulaire, pour aller travailler en Espagne pour une durée de trois mois.

La région de Matam concentre de nombreuses potentialités socioéconomiques, que les jeunes peuvent exploiter au lieu d'entrer illégalement dans d'autres pays à la recherche d'emplois, a dit Médoune Diop.

Il a promis le soutien du BAOS aux jeunes porteurs de projets qu'ils veulent développer dans la région de Matam.

Un "cadre de dialogue et de concertation sur la migration et le développement territorial" a été mis en place, lors de la réunion consacrée aux questions migratoires.

"Nous voulons que cet outil suscite la réflexion sur la migration. Nous pensons que ce n'est pas une problématique simple, mais très complexe, avec des causes profondes", a dit Modou Thiam, l'adjoint du gouverneur de Matam, chargé des affaires administratives de la région.

Le nouveau "cadre de dialogue" va permettre de mieux débattre des questions migratoires et d'aider à éradiquer la migration irrégulière, selon les autorités locales.