Cameroun: Des malfrats arrachent l'argent de soins urgents à Bessenguè

Alors qu'il se rendait en pharmacie, ayant laissé son épouse en état critique dans une clinique, Manfred L. a été agressé dans la nuit de lundi à mardi.

Manfred L., 42 ans, agent de maîtrise dans une société de la place, a conduit son épouse Irène dans une clinique au quartier Deido dimanche dernier. Dans la nuit de lundi, l'état de la dame se dégrade brutalement, et le mari est appelé en urgence. Le médecin de garde appellera aussi le collègue qui avait pris Irène en charge à son arrivée la veille. Ce praticien va prescrire une ordonnance plutôt coûteuse à Manfred. Mais ce dernier a pris ses dispositions. Il prend l'ordonnance, puis une moto pour une pharmacie située non loin du « Marché chinois » à Akwa. Il est déjà 1h du matin.

Selon ce qu'il dira plus tard aux forces de l'ordre, alors que la moto qui le transportait amorce la descente de la Vallée Bessenguè, elle est prise en chasse par une autre. Manfred et son transporteur ne s'en rendent compte que quand ils sont percutés. Alors qu'ils sont encore à terre, les deux hommes sont attaqués par deux autres, munis d'armes blanches. Manfred L. est délesté de 95.000 F et de son téléphone. Au moto-taximan, les agresseurs prennent sa sacoche et un téléphone aussi. Le forfait commis, les malfrats fondent dans la nuit noire.

Manfred est alors anéanti. Le moto-taximan lui dit qu'il peut toujours le déposer à destination, que personne d'eux n'est mort, alors ce n'est pas si grave - excepté quelques écorchures. Manfred lui dit qu'en fait, ces agresseurs viennent de le tuer. Et raconte sa situation. Puis reste prostré, accablé au possible, sur le bord du chemin, pendant un long moment. Il n'a plus de quoi payer quoi que ce soit en pharmacie, ni même de quoi reprendre une moto ou un taxi pour Deido où son épouse est internée, encore moins pour Ndogbong où le couple vit. Tout ce qu'il a en main, c'est l'ordonnance. Il se met à marcher en direction de la clinique.

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Au niveau du lieudit « Feu rouge Bessenguè », l'homme est interpellé par une patrouille des forces de l'ordre, dont les éléments pensent à du vagabondage nocturne. Manfred leur explique tout et, alors que les larmes lui montent aux yeux, présente la liste des médicaments qu'il devait acheter. Un policier propose qu'il soit embarqué, afin d'arriver plus vite à la clinique.

Quand Manfred L. y débarque, il est accueilli par des pleurs de membres de sa belle-famille présents. Ainsi que par des reproches : comment a-t-il pu trainer si longtemps, en plus sans être joignable ? Si Manfred est interdit et incrédule, le médecin vient lui confirmer ce que la scène dit avec éloquence : Irène est décédée. Alors, Manfred s'évanouit...

Aux dernières nouvelles, le corps de la dame a été déposé à la morgue de l'hôpital de la Garnison militaire à Bonanjo. La police a ouvert une enquête.

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