Le pire est à venir à la prochaine saison des pluies sur la Route nationale n°6, reliant Ambondromamy jusqu'à Antsohihy en passant par Mampikony et Port-Berger.
La route est en situation de dégradation avancée et dangereuse pour les usagers de cet axe très fréquentée qui relie la partie Nord de l'île à toutes les régions, y compris la capitale. Le manque d'entretien depuis plus d'une décennie et le non-respect des charges pour les camions et poids lourds sont les principales causes de cette destruction du tablier routier. Selon l'Agence des transports terrestres, l'absence de pont bascule pour le pesage des camions engendre cette situation sur cet axe.
Les charges maximales autorisées (PMA) des camions dépassent l'agrément, celles que peuvent supportées les ponts et l'asphalte. On observe plus d'une douzaine de portions coupées et déviations entre Antsohihy et Port-Berger. La chaussée est en piteux état, des grandes crevasses et tranchées sont observées le long de plus de six cent kilomètres de distance.
Sur ces douzaines de déviations, des chantiers sont en cours mais les travaux sont loin d'être terminés d'ici les prochaines pluies; et les véhicules devront encore rouler dans des sortes de piscines ou bassins boueux et profonds. Les travaux sur d'autres portions coupées n'ont pas encore été entamés.
Usure
La réalité est très triste et porte préjudice pour les transporteurs. Les véhicules, les seuls aptes à circuler sur cette nationale sont surtout les tout-terrain ou 4x4. « Dans certaine partie, dont à Miarinarivo, les habitants détruisent et creusent intentionnellement la chaussée pour en faire une source de revenu », a déclaré un chauffeur de taxi-brousse de la zone régionale.
Les camions à double pont ont du mal à rouler et passer même en cette période car le sable et la terre rouge embourbent la voie; tandis que les taxis-brousse, la majorité des Sprinters de marque Mercedes, sont en pitoyable état et ont peine à rouler. Ils sont les seuls résistants. Les voyages incessants, aller et retour, ne font qu'aggraver l'usure de cette route.
Les passagers ont péniblement très mal à supporter le voyage car les amortisseurs « n'existent ou ne fonctionnent» plus normalement. Les véhicules exploitant cette zone nationale deviendront tôt ou tard des « carcasses » et vont tomber en panne. Les propriétaires n'ont plus le temps de penser aux réparations et entretiens. « Nous sommes habitués à rouler sur cet état de la route. C'est notre gagne-pain », a lâché un chauffeur.