A l'issue d'une réunion « tendue » et « interminable », selon des diplomates, le CPS, organe chargé de statuer sur les questions de règlement des conflits, a refusé l'usage de la force.
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS), organe de l'UA chargé de statuer sur les questions de règlement des conflits, a tenu une réunion pour s'y pencher. La réunion a débouché sur une opposition du CPS à l'usage de la force au Niger. Tout en étant opposé à une intervention armée au Niger, le CPS a quand même décidé de suspendre le Niger de toutes les instances de l'Union africaine. Selon plusieurs sources, l'Union africaine rejette l'idée d'une intervention militaire au Niger et se désolidarise donc du positionnement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao)..
Cette position de l'Union africaine satisfera, à coup sûr, la majorité des populations de la sous-région ouest-africaine. En effet, depuis que la Conférence des chefs d'État de la Cédéao a commencé par brandir la menace d'une intervention militaire, les populations n'ont cessé de crier leur opposition pour essayer d'en dissuader les dirigeants. Mais, cela ne les a pas empêchés d'activer, jeudi dernier, la force en attente de l'Organisation régionale.
Depuis le coup d'Etat des putschistes, Dakar, Abuja et Yamoussoukro envisagent l'option militaire. Alors que l'option d'une intervention militaire est toujours sur la table de la Cédéao.
A Niamey, les habitants de la capitale appellent au recrutement massif de volontaires « pour aider l'armée à faire face à la menace croissante du bloc régional d'Afrique de l'Ouest, la Cédéao, qui déclare qu'elle utilisera la force militaire si la junte ne rétablit pas le président déchu Mohamed Bazoum ».
L'initiative vise à recruter des dizaines de milliers de volontaires dans tout le pays « pour défendre le Niger, afin de combattre, d'aider aux soins médicaux et de fournir une logistique technique et d'ingénierie, entre autres fonctions, au cas où la junte aurait besoin d'aide. C'est une éventualité. Nous devons être prêts à chaque fois que cela se produira », a déclaré Amsarou Bako, l'un des fondateurs du mouvement.
La campagne de recrutement sera lancée le 19 août à Niamey ainsi que dans les villes où les forces d'invasion pourraient entrer, comme près des frontières avec le Nigeria et le Bénin, deux pays qui ont déclaré qu'ils participeraient à une intervention. Toute personne âgée de plus de 18 ans peut s'inscrire et la liste sera remise à la junte pour qu'elle puisse faire appel à des personnes en cas de besoin, a indiqué Bako. « La junte n'est pas impliquée, mais elle est au courant de l'initiative », a-t-il ajouté.