Le procès a débuté ce jeudi devant la cour militaire de Kinshasa, siégeant dans la prison militaire de Ndolo où il est détenu. Arrêté par les renseignements militaires fin mai, l'opposant est accusé de trahison et d'intelligence avec des officiers rwandais et la rébellion du M23. Un montage grossier, selon ses proches et son parti.
Le procès a démarré en présence de l'accusé en tenue de prisonnier. Le procureur a détaillé les charges qui pèsent sur l'opposant : trahison, atteinte à la défense nationale et incitation de militaire à commettre des faits contraires à la discipline.
Les deux premiers chefs d'accusation sont étayés par des conversations sur la messagerie WhatsApp. Le parquet n'a cependant pas retenu le port illégal d'armes, fait pour lequel Salomon Kalonda avait été arrêté par les services de renseignements, le 31 mai dernier, sur le tarmac de l'aéroport de Nd'jili à Kinshasa.
« C'était une manipulation, plaide Maître Hervé Diakiese, son avocat. Elle était un prétexte qui visait en réalité à neutraliser Salomon Idi Kalonda Della et à profiter derrière une détention illégale à créer un montage d'une procédure dont nous allons démontrer l'inexactitude et surtout son caractère infondé en droit. Tout cet ensemble de faits sont des accusations que nous allons démontrer la fausseté. Salomon Kalonda n'a rien à faire devant aucune instance judiciaire de ce pays. Il est innocent. »
Les proches de l'opposant et son parti Ensemble pour la République dénoncent « une cabale et des montages grossiers du régime pour discréditer Moïse Katumbi », candidat déclaré à la présidentielle prévue le 20 décembre 2023. Cette première audience était de courte durée et s'est déroulée avec un dispositif militaire renforcé autour de la prison.
La prochaine audience de ce procès est prévue le 18 septembre. Le temps pour les avocats de l'opposant d'avoir accès à toutes les pièces du dossier.