Madagascar: Refus d'accès au registre électoral national - Les partis de l'opposition interpellent la Communauté internationale

A moins de trois mois du premier tour de l'élection présidentielle, la sérénité n'est pas encore de mise dans le camp de l'opposition qui s'inquiète sur l'organisation de ce scrutin et sur son issue.

La CENI se trouve de nouveau sur le banc des accusés. Près d'un mois après l'arrêt officiel de la liste électorale, le jeudi 20 juillet, et sa présentation par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le 21 juillet, les partis présentant un candidat pour l'élection présidentielle du 9 novembre prochain se plaignent sur le refus de l'organe d'Alarobia à l'accès au registre électoral national.

Le parti Malagasy Tonga Saina (MTS) de Roland Ratsiraka, le Hery Vaovao ho an'i Madagasikara (HVM) de Hery Rajaonarimampianina, le Tsara Tahafina (TT) de Paraina Auguste, le Firaisankinan'ny Tia Tanindrazana (FTT) de Tahina Razafinjoelina et le Malagasy Miara-Miainga (MMM) de Hajo Andrianainarivelo interpellent ainsi la Communauté internationale sur cette situation. Dans un communiqué, publié hier, ils ont témoigné leur préoccupation concernant l'accès à ce registre en vue de garantir des élections libres et transparentes.

Modalité à définir

« Conformément à l'article 10 de la loi organique n°2018-008 du 11 mai 2018, relative au régime général des élections et des référendums, nous avons engagé une démarche auprès de la CENI le 4 août afin d'accéder au Registre », poursuit le communiqué. En effet, dans son alinéa 4, cet article indique que « Le Registre électoral national est accessible à tous et à tout moment auprès de la Commission Électorale Nationale Indépendante ».

« Les articles 8 et 32 de cette même loi précisent les mentions obligatoires devant figurer dans ce Registre. Cet accès, essentiel pour la préparation des élections, est énoncé clairement dans la loi et devrait être effectif dès le 21 juillet 2023, selon l'article 7 de la Délibération n°017/CENI/D/2023 du 08 juin 2023 », ajoute le communiqué tout en regrettant que « malgré leurs efforts, la CENI a initialement accepté de transmettre le fichier du Registre, pour ensuite suspendre cette décision sous prétexte de modalité à définir ».

Le manque de volonté de la part de la CENI a été pointé du doigt par les dirigeants de ces partis. Pour rappel, la délégation dirigée par Me Rija Rakotomalala, porte-parole du MMM, est rentrée bredouille de la CENI, le 4 août. « Cette situation entrave nos préparatifs pour l'élection présidentielle de 2023 », enchaîne la missive.

Fiable

« Nous tenons à souligner que l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), dans son rapport d'audit du Registre Electoral National de Madagascar (2022-2023), conclut que le Registre est suffisamment fiable pour permettre la tenue des prochaines élections », peut-on également lire dans le communiqué avant de préciser que « cette fiabilité repose notamment en ce qui concerne l'intégrité qui ne peut être garantie que par son accessibilité par les parties prenantes et en particulier par les partis politiques engagés dans ce processus électoral ».

Durant une émission spéciale de la semaine dernière, le président de la CENI, Dama Arsène Andrianarisedo, a d'ailleurs indiqué que ce registre est « consultable sur le site de la CENI ». « L'accès à ce registre est d'une importance capitale pour un processus électoral transparent et équitable », insiste le communiqué.

Les exigences de ces partis ne s'arrêtent pas là. « Il est fondamental que nous ayons également accès à la cartographie des bureaux de vote, conformément à l'article 125 de la Loi organique n°2018-008 », poursuit le communiqué. Et d'indiquer, « ces informations sont nécessaires pour une préparation adéquate des élections et pour garantir la confiance de toutes les parties prenantes dans le processus électoral ». Les cinq partis dénoncent toute tentative de manipulation et de non-respect de loi de la part de la CENI et invite tout le monde à la vigilance.

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