Mali: Réparations en faveur des victimes, des avancées et des doutes

L'Autorité de gestion des réparations en faveur des victimes sera en charge de l'indemnisation et de l'accompagnement de tous les Maliens ayant subi des violations des droits humains ou de leurs proches. Selon les informations de RFI, c'est le colonel Abdoulaye Macalou, ancien secrétaire général de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR), qui a été choisi pour présider le comité d'orientation de cette autorité. Un choix qui peut sembler logique, puisque la création d'une agence de réparation était une proposition de la CVJR. Sollicité par RFI, le colonel Abdoulaye Macalou n'a pas donné suite.

Après l'adoption par les autorités maliennes de transition d'un plan de réparation estimé à 65 milliards de francs CFA, près d'un million d'euros, il y a deux ans - en septembre 2021 -, puis d'une loi fixant les règles d'indemnisation et d'accompagnement des victimes, en novembre dernier, la création du comité d'orientation qui doit rendre opérationnelle l'autorité en charge de ces réparations constitue une nouvelle avancée.

Pourtant, certaines personnalités impliquées à haut niveau dans les travaux de la CVJR expriment leurs craintes. Le mandat de la CVJR a pris fin en décembre 2021, il y a plus d'un an et demi, mais son rapport final, qui devait être présenté courant 2022, n'a toujours pas été rendu public.

L'attente de la publication du rapport de la CVJR

La CVJR a été créée en 2014 et son travail a commencé en 2015. En sept années, plus de 23 000 dépositions de victimes ont été enregistrées par la CVJR. Elles concernent des violences - assassinats, viols, vols, enlèvements - commises depuis les années 1960 par des groupes armés rebelles, des milices d'auto-défense communautaires, des groupes jihadistes ou encore par l'armée malienne. Des victimes ont même témoigné lors de séances publiques retransmises en direct sur l'ORTM, la télévision d'État.

Pourtant, certains interlocuteurs redoutent aujourd'hui que les militaires qui ont pris le pouvoir au Mali ne cherchent à mettre sous le tapis certains faits ou recommandations contenus dans le rapport qu'ils ont contribué à réaliser. Des craintes que ne partagent pas d'autres anciens hauts responsables de la CVJR qui, sans disposer d'explication concrète, affichent au contraire leur optimisme sur une publication future du rapport, et qui invitent tout simplement à la patience. Sollicité par RFI, le ministère malien de la Réconciliation nationale n'a pas souhaité apporter d'explication.

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