En collaboration avec le ministère de l'information et de la communication et un appui technique et financier du Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix (BPF), ONU Droits de l'homme, le programme des nations unies pour le développement (PNUD) et l'UNFPA ont organisé du 10 au 11 août 2023 à Kindia, un atelier de renforcement des capacités à l'intention de 45 journalistes pour la couverture médiatique responsable et objective du Procès des événements du 28 septembre 2009, en faveur d'une réconciliation nationale inclusive en Guinée.
Selon les organisateurs, cette activité s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du «Projet conjoint d'appui au renforcement de la cohésion sociale et à la réconciliation nationale en Guinée.
Durant 48 heures, les participants ont échangé avec les facilitateurs sur des concepts de droits de l'homme et lutte contre l'impunité ; La réconciliation nationale: concepts clés, processus et défis; Rôle des médias dans la promotion de la réconciliation nationale ; Éthique journalistique et responsabilité dans la couverture des questions de réconciliation nationale ; Techniques de reportage équilibré et objectif sur les questions de réconciliation nationale, en lien avec le procès des évènements du 28 septembre 2009 ; Sensibilisation et mobilisation à travers les médias, des populations à la base et les utilisateurs des Réseaux sociaux, aux enjeux du procès des évènements du 28 septembre 2009 et de la lutte contre l'impunité en Guinée.
Prenant la parole, Aminata KÉBÉ, Représentante adjointe de ONU Droits de l'Homme en Guinée a fait savoir que l'objectif visé par son institution à travers cette démarche, consiste à renforcer les capacités de 45 acteurs médiatiques venant des Régions de Kindia, Boké et la ville de Conakry pour une couverture médiatique responsable et objective en général et, celle du Procès des événements du 28 septembre 2009, en faveur d'un processus de réconciliation nationale inclusif en Guinée, en particulier, tel qu'annoncé dans les priorités du gouvernement de la transition.
« Cette formation vient à la suite de celles qui ont été organisées du 19 au 23 juin 2023 à N'zérékoré et Kankan puis, du 07 au 08 août 2023 à Labé, sur les connaissances et les compétences nécessaires pour couvrir de manière responsable et équilibrée les audiences du procès des événements du 28 septembre 2009. Elle s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du projet d'appui à la cohésion sociale, financé par le fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix, et mis en en oeuvre depuis septembre 2022, conjointement avec d'autres agences des Nations Unies dont le PNUD et UNFPA. Ces actions traduisent la détermination du Bureau de ONU Droits de l'Homme en Guinée qui, depuis sa création en 2010, ne cesse de ménager aucun effort pour renforcer les capacités des acteurs nationaux en vue de créer un environnement favorable dans lequel les droits des citoyens guinéens sont respectés et mieux protégés », a-t-il indiqué.
Toutes ces activités de renforcement des capacités viennent à point nommé, au moment où se tient le procès des crimes du 28 septembre 2009, tournant décisif dans la lutte contre l'impunité en Guinée.
« Le Bureau ONU-Droits de l'homme Guinée qui assure un monitoring quotidien dudit procès, entretient également des rapports étroits avec toutes les parties impliquées dans le procès, et fait aussi du plaidoyer pour un procès équitable. À cet effet, le bureau y a relevé des risques de dérives, en raison de certains propos à caractère communautaristes, ethnocentrique et régionaliste tenus par certains accusés, avocats et victimes/témoins à la barre. De même, certains médias qui couvrent ce procès, affichent souvent des comportements et publications aux antipodes du professionnalisme et de l'objectivité dans la diffusion des comptes rendus d'audience. De telles dérives, si des mesures préventives idoines ne sont pas prises rapidement, risquent d'accentuer les tensions sociales déjà perceptibles en filigrane, particulièrement entre certains groupes ethniques desquels sont issus les principaux accusés et les parties civiles« , a indiqué la diplomate onusienne.
De son côté, El hadj Aboubacar Diakité, gouverneur de la région administrative de Kindia a dit que le rôle des organes de presse dans ce processus est crucial, pour une couverture médiatique responsable et objective sur le procès des événements du 28 septembre 2009.
« C'est pourquoi, vous agents des médias, organes de presse, avez la mission, et même l'obligation de transmettre toujours aux populations une information vraie, objective, impartiale et constructive, débarrassée de toute tendance sectaire et de toute connotation ethnique et religieuse.Vous devez déconstruire et démentir les rumeurs et les discours de haine qui sont à la source de bien de dégâts« , a-t-il renchéri.
« Les participants comprennent les concepts clés liés à la réconciliation nationale ; Les participants sont conscients de leur rôle en tant que journalistes dans le renforcement de la cohésion sociale et la réconciliation nationale ; Les participants maîtrisent les principes de base de l'éthique journalistique dans le contexte de la réconciliation nationale ; Les participants sont capables de produire des reportages équilibrés et objectifs sur les questions de réconciliation nationale, en lien avec le procès des évènements du 28 septembre 2009 ; Les participants sont en mesure de sensibiliser de manière responsable les populations à la base et les utilisateurs des Réseaux sociaux en Guinée forestière, Haute-Guinée, Basse Guinée et Moyenne-Guinée, aux enjeux du procès des évènements du 28 septembre 2009 et de la lutte contre l'impunité en Guinée« , étaient entre autres, les résultats attendus par les organisateurs.