Burkina Faso: Réorganisation institutionnelle - Les députés actent la dissolution du HCRUN

Les députés de l'Assemblée législative de Transition (ALT), réunis en plénière, le jeudi 17 août 2023, à Ouagadougou ont examiné et adopté deux projets de loi dont un relatif à la dissolution du Haut conseil pour la réconciliation et l'unité nationale (HCRUN) et l'autre portant institution du Service national patriotique (SNP).

Fin de mandat officiel pour le Haut conseil pour la réconciliation et l'unité nationale (HCRUN). Le gouvernement, dans le souci de rationaliser ses ressources et offrir une dynamique plus efficace et plus efficiente au traitement des dossiers de réconciliation nationale et de la solidarité, a procédé à des ajustements au niveau de ses institutions.

Ainsi, l'Assemblée législative de Transition (ALT) a donné son quitus, lors de sa plénière, du jeudi 17 août 2023 à Ouagadougou, pour la dissolution du HCRUN qui était jusque-là, une autorité administrative indépendante dotée d'une personnalité juridique. En effet, les députés de l'ALT ont voté à l'unanimité, le projet de loi introduit par le gouvernement et qui a été défendu par le ministre de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les institutions, Garde des Sceaux, Me Edasso Rodrigue Bayala.

Pour M. le ministre, il ne s'agit aucunement d'une suppression d'institution budgétivore ou de département de moindre importance dans le dispositif du gouvernement de la Transition. Mais, d'une volonté politique de réduire les institutions de l'Etat et d'offrir au volet paix et réconciliation un traitement considérable. Raison pour laquelle, a expliqué le ministre Bayala, il fallait créer un secrétariat technique au cabinet du ministre d'Etat, ministre d'Etat chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale.

Toute chose qui, de l'avis du gouvernement et des députés, va permettre d'améliorer la gouvernance, rationaliser le fonds public et éviter le chevauchement des activités entre institutions étatiques. « Nous avons muri la réflexion, étudié les enjeux avant de passer à l'acte de dissolution. Pas d'inquiétudes au niveau du personnel, du patrimoine et de la gestion des dossiers qui ont été reversés au ministère de tutelle », a rassuré Me Bayala.

Le Service national patriotique pour redorer le blason

Aussi, les députés ont procédé au vote, à l'unanimité, du projet de loi portant institution du Service national patriotique (SNP). Selon les acteurs, le SNP ne vient pas pour cohabiter ni remplacer le Service national pour le développement (SND). Mais, au contraire le SNP s'illustre comme l'a fait savoir le ministre Edasso Bayala comme la matière que le SND, en tant qu'établissement public de l'Etat, va utiliser dans la mise en oeuvre opérationnelle de ses actions.

D'ailleurs, le bilan du SND a été bien apprécié par le gouvernement en termes de formation professionnalisant. En dehors des militaires, nul n'est exempté du SNP même pas les corps paramilitaires. Aussi, ce nouveau type de service patriotique repousse l'âge limite à 35 ans. Selon le ministre Bayala, il s'agit avant tout de réduire l'élan d'incivisme et sauver le civisme au Burkina.

« Pour booter l'incivisme au pays, il faut un processus dynamique dont le SND à lui seul ne saurait maîtriser. Raison pour laquelle, il fallait instituer le SNP qui, en plus d'être un centre de formation pour jeunes, constitue aussi un vivier de réservistes prêts à se défendre et à défendre la Nation », a-t-il indiqué. La formation au SNP est basée sur l'apprentissage de métiers, mais aussi la formation commune de base dispensée dans les établissements militaires.

A en croire le ministre, la question relative à l'incidence financière des coûts de formation annuelle a été bien étudiée en collaboration avec le ministère des Finances et le gouvernement va subventionner chaque année la formation au SNP. L'un dans l'autre, les différentes commissions parlementaires ont soutenu que le SNP va permettre de redorer le blason du civisme, du patriotisme et du respect de l'autorité de l'Etat au Burkina. Les appelés du SNP recevront des indemnités de 40 000 F CFA. Ils seront logés et nourris. A la phase expérimentale, la formation militaire sera réservée exclusivement aux stagiaires des écoles professionnelles.

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