Sénégal: L'État mise sur un secteur privé fort pour la phase 3 du PSE

Dakar — L'émergence que vise le Sénégal ne peut être atteint qu'avec un secteur privé fort, a rappelé le directeur général de la planification et des politiques économiques, Mouhamadou Bamba Diop, lors d'une concertation des pouvoirs publics avec les investisseurs privés, jeudi, à Dakar, pour la phase 3 du Plan Sénégal émergent (PSE).

"L'émergence du Sénégal doit s'accompagner d'un secteur privé fort. C'est pour cela que [...] le président de la République a montré des gages appréciables pour que le privé joue pleinement sa place pour l'émergence du pays", a dit M. Diop lors de cette rencontre.

"Quarante pour cent de la taille du plan d'actions prioritaires [2029-2023 du Plan Sénégal émergent] ont été accordés au privé, avec une forte option pour les nationaux" (les membres du secteur privé national), a souligné le directeur général de la planification et des politiques économiques au ministère de l'Économie, du Plan et de la Coopération.

La concertation du ministère avec le secteur privé est "une opportunité à saisir pour renforcer la relance de l'économie sénégalaise après des périodes de crise que nous continuons toujours de subir", a souligné Mouhamadou Bamba Diop.

Cet échange va permettre aux deux parties d'identifier "les défis et opportunités à l'atteinte de nos objectifs de développement", a-t-il souligné en présence de plusieurs membres du secteur privé.

L'État déroule le Plan Sénégal émergent depuis 2014.

La première phase du PSE a été mise en oeuvre de cette année-là à 2018, la deuxième de 2019 à 2023, la troisième étant en cours d'élaboration pour être exécutée de 2024 à 2028, la finalité étant de hisser le Sénégal parmi les pays à économie dite émergente, d'ici à 2035.

Le ministère de l'Économie, du Plan et de la Coopération va boucler en décembre prochain la mise en oeuvre du plan d'actions prioritaires 2 ou PAP2 du PSE, pour lequel "des progrès significatifs ont été notés, avec une participation remarquable du secteur privé", a dit M. Diop.

Gora Khouma, le secrétaire général de l'Union des routiers du Sénégal, l'une des principales organisations syndicales des transports, a salué l'occasion donnée au secteur privé de "poser les vrais problèmes" le concernant, lors de cette rencontre.

"Notre parc automobile est vétuste. Nos besoins de renouvellement [...] est une réalité dont le ministre des Transports terrestres devrait tenir compte", a ajouté M. Khouma.

Certaines "routes se sont beaucoup dégradées, malgré les efforts du gouvernement. Or, les populations doivent se déplacer dans le confort et en toute sécurité", a dit le syndicaliste.

"Réactiver le secteur secondaire"

Gade Sall, vice-président du Conseil national des entreprises du Sénégal, s'est réjoui, lui aussi, de la rencontre du secteur privé avec les pouvoirs publics pour l'élaboration du PAP3, la phase 2024-2028 du PSE.

"La réussite du PSE, sa phase 3 notamment, est étroitement liée à l'essor du secteur privé", a-t-il affirmé, invitant les autorités à "réactiver le secteur secondaire". C'est nécessaire dans la mesure où, "sans l'industrie, on ne peut pas embaucher beaucoup de personnes", a signalé M. Sall.

"Il faudra aussi accompagner les petites et moyennes entreprises pour accroître le nombre d'emplois et éradiquer le chômage", a-t-il conseillé aux fonctionnaires du ministère de l'Économie, du Plan et de la Coopération.

Le vice-président du Conseil national des entreprises du Sénégal invite aussi les membres du secteur privé à "se regrouper" pour accroître leurs capacités d'investissement.

Le ministère a eu des concertations avec d'autres acteurs socioéconomiques, dont la société civile.

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