Congo-Kinshasa: Maintien, requalification ou rejet de l'Etat de siège - 'Pole Institute' livre les résultats de ses études menées au Nord-Kivu

Après recherches et études approfondies menées sur l'insécurité grandissante dans l'Est de la RDC, l'institution de recherche "Pole Institute" a organisé une conférence débat axée sur l'avenir de l'état de siège, suivant la solution du maintien, de la requalification et de la levée. Le rendez-vous a eu lieu le samedi 12 août 2023, dans la salle culturelle Boboto, en présence des étudiants et d'autres invités devant qui l'on a présenté les résultats de cette étude.

"Pole Institute" est un centre de recherche oeuvrant à Goma. Il mène les études sur les faits dans leur globalité, afin de donner les différents scénarios qui peuvent découler sur l'une ou l'autre décision qui peut être prise par les autorités, souvent de conception politique pour apporter l'éclaircissement à l'opinion publique notamment, aux étudiants.

Pour cette session, "Pole Institut" a porté son choix sur l'institut facultaire des sciences de l'information et de la communication (IFASIC), enfin de faciliter la compréhension sur ce qui se pose comme problématique. Puisqu'il s'agissait de l'IFASIC, le professeur Jean-Chrétien Ekambo, dans son exposé "Etat de siège, état de l'opinion", a relevé que l'état de siège est comme un miroir de la santé sécuritaire du pays, qui affecte des relations avec les Etats voisins mais aussi il réveille les velléités interocéaniques attribuées au territoire étatique congolais. En ce qui concerne la requalification de l'état de siège, le professeur Ekambo pense que cela est souhaitable puisque il résout un problème conjoncturel.

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«L'état de siège résout un problème conjoncturel. Nous sommes dans l'insécurité depuis quelques années après avoir connu un moment d'accalmie. Mais, je voulais qu'on dépasse la situation conjoncturelle pour aller en profondeur de manière structurelle. Tant qu'à côté de notre pays nous avons des Etats qui participent à cette guerre par la volonté des autres Etats beaucoup plus puissants et qui pensent que notre pays n'est qu'une réserve ou un réservoir où l'on peut puiser des richesses sans contrepartie, puisque si nous résolvons le problème de l'Etat de siège, rien que parce qu'il y a eu un problème d'insécurité au Nord-Kivu ou en Ituri, c'est parce que nous nous disons demain ça pourra être dans les Etats qui sont autours du Katanga et après-demain ça pourra entre les Etat qui sont autour de Inga. Donc, étant un pays qui a des richesses convoités à gauche et à droite, nous devons toujours nous préparer à une culture de défense par rapport à ceux qui ne veulent pas nous traiter de manière amicale», a déclaré le professeur EKAMBO qui estime, plus loin, que de manière structurelle, la RDC doit réaliser qu'elle est entourée de ses ennemis qui cherchent à lui dépouiller de toutes ses richesses.

A son tour, M. David Kalenda, directeur de communication de Pole Institute, a par ailleurs estimé que la perception de l'état de siège a changé puisque les populations attendaient qu'il y ait la disparition des groupes armées pour maintenir la paix et la sécurité dans toute l'étendue de ces deux provinces. Mais, il signale que cette étude menée au Nord-Kivu où 80% de la population ne veulent plus que l'Etat de siège soit maintenu dans son état actuel, les résultats de cette étude donne que la majorité demande sa requalification ou sa levée.

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