Congo-Brazzaville: Congo-France - Encore des efforts à fournir dans le cadre de la diplomatie parlementaire

Arrivé au terme de son mandat de quatre ans en République du Congo, l'ambassadeur de France, François Barateau, qui a fait ses adieux le 17 août au président de l'Assemblée nationale, Isidore Mvouba, a souligné la nécessité de renforcer la coopération dans les domaines de la diplomatie parlementaire et des collectivités locales.

Selon le diplomate français en fin de mission au Congo, l'exécutif ne pouvant pas donner des ordres à l'Assemblée nationale, elle peut encourager les chambres parlementaires des deux pays à travailler mieux ensemble. « La coopération parlementaire est importante. J'estime, avec le président Isidore Mvouba, qu'elle n'est pas suffisante pour l'instant entre la France et le Congo. Très honnêtement, elle n'est pas à la hauteur de notre relation, par ailleurs, qui est très intense. Donc lui et moi, nous avons convenu qu'il fallait sans doute faire un effort sur ce sujet-là comme d'ailleurs nous l'avons évoqué avec le président du Sénat, c'était le même constat, c'est-à-dire nous pouvons mieux faire entre les deux chambres des deux pays. Il y a eu un petit frémissement, le président Mvouba était en France il y a quelques semaines à peine, je crois qu'il faut qu'on accentue ce genre d'initiative », a expliqué François Barateau à la presse.

Il a également évoqué la nécessité de faire un effort sur la coopération décentralisée entre les collectivités territoriales. La coopération qui existe n'est pas suffisante. « Nous avons une quinzaine ou une vingtaine de jumelages qui sont sur les papiers, mais qui ne sont pas très actifs, il faut le reconnaître. Je pense qu'il y a une large progression à encourager pour qu'ils fonctionnent », a-t-il plaidé.

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Esquissant en quelque sorte son bilan des quatre ans passés au Congo, il a rappelé que le partenariat entre les deux pays est tellement riche. Il entend léguer à son successeur, dans le rapport de fin de mission, quelques axes d'efforts qui méritent d'être menés. François Barateau pense, entre autres, au soutien de l'engagement du pays dans la protection et la valorisation du bassin du Congo, notamment les forêts et tourbières. Il a ensuite noté la diversification économique qui nécessite, d'après lui, un engagement très fort et continue dans la formation professionnelle des jeunes, car il s'agit d'un point bloquant qu'il faut traiter.

Aider le Congo à moderniser sa gestion publique

« Nous sommes déjà présents dans la formation professionnelle, notamment à côté des CEFA, je souhaite que nous la renforcions davantage. Je pense aussi à la modernisation de la gestion de l'Etat, non pas seulement en rapport avec le programme avec le Fonds monétaire international (FMI), car il s'agit de réformer la gouvernance publique. Le Premier ministre a présenté au Parlement le 12 août le budget- programme ministériel, c'est une nouveauté, une nouvelle façon de gérer l'argent de l'Etat et c'est nécessaire. Cela apporte la transparence et la redevabilité. Donc, la France aux côtés d'autres partenaires via le FMI, doit aider le Congo à moderniser sa gestion publique », a-t-il poursuivi.

La France devrait aussi continuer à travailler au Congo dans le cadre du renforcement des capacités de certaines administrations à l'instar de la justice et de la police où elle appuie le projet de professionnalisation de la police pour qu'elle soit plus efficace et à être plus au contact des citoyens. Elle accompagne également le ministère de l'Economie et des Finances ainsi que celui de la Culture dans la formation des agents et le renforcement des capacités des administrateurs. La France est aussi présente au Congo dans le domaine social en soutenant les populations les plus vulnérables à travers les filets sociaux, comme Lisungi et Télema. « Nous en sommes un peu à l'origine de ces projets, j'en suis très fier et souhaite que nous soyons toujours là présents. Je pense aussi aux infrastructures sociales de base qui sont lourdes en termes financiers. C'est par exemple l'accès à l'électricité, à l'eau, les voiries, la Corniche... Ce sont des choses fondamentales pour donner une impulsion à la modernisation du Congo et faire en sorte que le citoyen congolais de base sente que les choses changent dans sa vie quotidienne. Je pense que c'est un peu notre principe d'action », a conclu François Barateau qui va quitter Brazzaville la semaine prochaine.

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