Congo-Brazzaville: Lutte contre le diabète - L'Association femmes de coeur bientôt sur le champ de bataille

Après avoir lancé officiellement ses activités le 15 juillet à Brazzaville, l'Association femmes de coeur (AFC) "La voix des sans voix" que dirige Laetitia Gassaki s'apprête à mener des actions de grande envergure dans la lutte contre le diabète et l'encadrement des filles mères.

L'association, qui s'est fixé les objectifs d'accompagner, de suivre les filles mères et de mener les actions liées à la sensibilisation aux dangers du diabète, se prépare pour des grandes actions. Pour ce faire, l'AFC a étalé récemment lors du lancement officiel de ses activités son plan d'actions. En effet, Leatitia Gassaki s'est inspirée de la citation de l'ancien président américain, John Fitzgerald Kennedy : « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays » qui turlupinait son esprit, pour se questionner sans cesse sur comment se rendre utile à son prochain qui est dans le besoin en République du Congo. En tant que femme et mère, elle a toujours été animée par une grande envie de donner, de partager et de s'impliquer dans la vie sociale.

Deux causes ont trouvé écho dans son coeur. La première est la précarité des filles mères. Elles sont victimes d'une double peine due au désengagement de la responsabilité de leurs partenaires et l'abandon de leurs familles. Et la seconde porte sur la question du diabète et de ses ravages. Etalant les différentes actions à mener, la présidente de l'AFC a fait savoir qu'en ce qui concerne la réinsertion sociale et professionnelle des filles mères, son association s'engage à mener des actions suivantes : mettre en place un centre d'accueil nommé "Maison du coeur" qui donne accès à une prise en charge psychologique, c'est-à-dire un lieu d'accompagnement, de conseils, de réconfort et d'écoute ; mener des campagnes de sensibilisation à l'éducation sexuelle ; faire face au décrochage scolaire en encourageant à la reprise des études, si possible, et d'autres seront orientées vers des activités génératrices de revenus immédiats telles que la coiffure, la couture. Pour financer ses actions, l'association compte organiser chaque année plusieurs événements comme des concerts caritatifs, des repas solidaires et les éditions du "Grand marché de coeur", qui est un projet social de vente de vêtements d'occasion et bien d'autres articles à des prix dérisoires.

S'agissant des questions de sensibilisation au diabète, l'AFC organise des actions telles que la grande marche de santé, les éditions des grandes campagnes de sensibilisation, des conférences-débats pour informer, sensibiliser et prévenir la population ; d'instaurer des partenariats et des échanges avec d'autres associations à l'étranger en lien avec cette pathologie ; se battre pour obtenir de l'État la prise en charge des soins et la gratuité de l'insuline ; créer plus tard la "Maison du patient" qui sera un lieu de rencontre et d'écoute. Ce sera un centre d'information qui abordera avec les malades les questions liées à la nutrition, l'obésité, l'activité physique et les risques cardio-vasculaires.

Une représentation théâtrale pour édifier les Congolais

La soeur Crédo et son groupe ont joué une pièce de théâtre sur le diabète, une manière de mettre les gens en garde pour cette maladie qui tue. A travers cette pièce de théâtre, elle a expliqué les méfaits du diabète et comment les gens l'interprètent, car il y en a qui disent qu'il a été ensorcelé, d'autres encore disent que c'est le sida parce que la personne a maigri alors que le diabète à certains symptômes qui sont similaires à ceux du sida. « J'ai sensibilisé pour dire aux gens de faire très attention parce que le diabète tue à petit feu. Il faut faire très attention avec notre alimentation. Il faut beaucoup pratiquer le sport, parce que c'est très important pour éviter le diabète. 80% des familles africaines ont des parents qui ont souffert du diabète, faisons attention », a déclaré la soeur Crédo.

Pour Laetitia Gassaki, l'envie est une question de coeur. Soutenir et servir les fils et les filles du Congo est un désir qu'elle avait toujours dans son coeur, parce qu'elle savait qu'il y avait une problématique. « Le vouloir vient toujours d'un problème et quand il y a un problème, il faut trouver une solution. Mon but est d'éclairer la population sur ce fléau sournois. Nous souhaitons informer les familles que l'on peut vivre longtemps avec le diabète, si on est correctement suivi et prompt à respecter les préconisations d'une bonne hygiène alimentaire et de vie », a-t-elle conseillé.

Venue pour soutenir Leatitia Gassaki, Colette Victorine Peuwo s'est dite très heureuse de voir une femme qui vit depuis des années en France avoir l'amour pour sa population. Pour elle, le fait que Leatitia Gassaki est revenu apporter un plus sur le traitement du diabète au Congo, regrouper et encadrer les filles mères, cela montre tout simplement que quand on part, on n'oublie pas le derrière. « Leatitia Gassaki a eu cet amour de revenir au pays travailler dans ce sens. Aller et oublier le derrière c'est très mauvais, mais aller et revenir travailler pour le pays, c'est ce que nous voulons d'ailleurs. Je loue son courage », a-t-elle déclaré.

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