Si le mariage était une grande fête où les époux invitent tout un monde à Madagascar, actuellement cette cérémonie civile se célèbre entre famille restreinte. Le jour où deux personnes sont reconnues de façon officielle par la loi ou les règles en vigueur localement, s'être unies à vie en formant un couple, c'est une fois dans la vie.
Un événement marquant, inoubliable, car la date reste à jamais dans le coeur ! Mais les choses ont complètement changé ces derniers temps. Les bouteilles de champagne ne sont guère débouchées, le prix du gâteau est exorbitant, la hausse vertigineuse du prix du carburant ne permet pas aux jeunes mariés de grossir les cortèges. L'avènement de la pandémie a transformé les choses.
Au début, c'était pour éviter la transmission de la maladie. Mais depuis 2021, se marier en toute intimité et petit comité devient une tendance. Mariana Nivomanana et Benjamin Ralaimandry, par exemple, n'avaient que leurs parents et leurs témoins lors de leur union officielle. « Nous avons fait ainsi car l'employeur de mon mari exige une situation matrimoniale stable, donc, nous avons dû rapidement fournir les dossiers nécessaires », confie la mariée. Faut-il avouer qu'organiser un mariage est coûteux.
Faute de moyens, bon nombre de personnes préfèrent une organisation des plus simples. Solliciter les services traiteurs s'avère au-dessus des moyens disposés. « Au moins, il nous faut 8 millions d'ariary pour une cinquantaine de personnes, c'est trop lourd pour nous, alors que ma femme et moi venons juste de décrocher un travail. Elle m'a averti qu'il ne faut pas emprunter de l'argent à qui que ce soit, même à la banque. Pour elle, ce n'est pas évident », a avoué Jacques Randrianjafy, un nouveau marié.
Du reste, les dépenses n'incombent qu'aux anneaux. D'après un bijoutier, une bague de mariage varie entre 500 mille et 1 million d'ariary. De même pour les robes, les prix culminent jusqu'à 6 millions d'ariary. Une somme pharaonique pour la classe moyenne de la Grande Ile. Le mariage traditionnel est toujours pratiqué à Madagascar. Les tenants de la tradition proposent un rituel, sacrifié au moins un zébu. Le prix d'un boeuf varie d'une région à l'autre, entre 600 mille et 1 million d'ariary. De ce fait, les jeunes choisissent la mairie pour se dire oui.