Afrique: Crise au Niger - Pourquoi le Conseil Paix et Sécurité de l'Union africaine n'a pas encore communiqué sa position

Le Conseil Paix et Sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) s'est réuni le 14 août 2023 à Addis-Abeba au sujet de la crise nigérienne. Depuis des discussions décrites comme «difficiles», c'est silence radio du côté du CPS. Un projet de communiqué final a été remis le 17 août à ses membres, avec obligation pour ces derniers de ne pas en dévoiler le contenu en attendant sa validation. Explications.

L'Union africaine tarde à se prononcer sur la crise au Niger. Depuis la réunion le 14 août du Conseil Paix et Sécurité (CPS) de l'UA, l'institution continentale n'a toujours pas publié son communiqué final concernant la position à adopter face à la junte putschiste du Conseil nationale de sauvegarde de la partie (CNSP).

Selon des sources diplomatiques africaines jointes par RFI, les débats ont été « francs » mais particulièrement « difficiles », l'option militaire proposée par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ne semble pas faire consensus.

À l'issue de leur réunion, les États membres du CPS sont entrés dans « une procédure de silence ». Cela signifie que le communiqué tant attendu et censé indiquer la position de l'Union africaine sur les sanctions de la Cédéao a déjà été rédigé par le secrétariat du Conseil Paix et Sécurité de l'UA....

Selon les informations de RFI, le document a été remis hier soir aux membres du CPS, avec obligation pour ces derniers de ne pas en dévoiler le contenu. D'où cette procédure de silence.

Concrètement, avant la publication de ce communiqué, la présidence du CPS, qui est actuellement assurée par le Burundi, a voulu poursuivre les discussions avec les États membres de la Cédéao sur les mesures à prendre face aux putschistes du Niger.

Car, d'après une source diplomatique africaine jointe par RFI, confirme que l'idée d'une intervention militaire a été rejetée par tous les membres du Conseil, à l'exception des pays ouest-africains que sont la Gambie, le Sénégal, le Ghana et le Nigeria.

Désormais, on attend de voir comment vont réagir chacun des États membres du Conseil au communiqué secret. Soit tout le monde l'approuve, et il peut être publié aujourd'hui ou demain au plus tard, selon notre source diplomatique. Soit un membre soulève une opposition au texte et le Conseil devrait entrer dans une nouvelle phase de négociations.

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