Votre Excellence Shri Bhupendrabhai Patel, Ministre principal du Gujarat,
Votre Excellence Shri Sarbananda Sonowal, Ministre d'Ayush,
Votre Excellence Shri Mansukh Mandaviya, Ministre de la santé,
Excellences, chers collègues et amis,
Namasté. Permettez-moi de commencer par souhaiter à nos hôtes, avec un peu de retard, une joyeuse fête de l'indépendance.
C'est un honneur d'être avec vous ici à Gandhinagar pour ce premier Sommet mondial de l'OMS sur la médecine traditionnelle.
Je remercie le Premier Ministre Modi, le Gouvernement et les peuples de l'Inde et du Gujarat pour leur hospitalité, et pour leur rôle de premier plan en médecine traditionnelle, dans le cadre de leur engagement en faveur de la couverture sanitaire universelle par le biais du régime national d'assurance maladie, Ayushman Bharat.
Hier, j'ai eu le privilège de visiter un centre de santé et de bien-être ici au Gujarat, qui fournit des services de soins de santé primaires à près de 5000 personnes de 1000 foyers.
J'ai été vraiment impressionné par la façon dont l'Inde utilise la télémédecine pour fournir des consultations à distance, élargir la prestation de services et permettre aux patients d'économiser du temps et de l'argent en leur épargnant les déplacements.
C'est à cela que ressemble la santé pour tous.
J'ai également vu comment la médecine traditionnelle est intégrée au niveau des soins de santé primaires, avec un jardin de bien-être dans le centre de santé, où il m'a été proposé de planter du basilic sacré ou Tulsi.
L'une des grandes forces de la médecine traditionnelle réside dans la compréhension des liens intimes entre la santé humaine et notre environnement.
C'est pourquoi l'OMS est déterminée à aider les pays à libérer le potentiel de la médecine traditionnelle, par l'intermédiaire du Centre mondial de médecine traditionnelle de Jamnagar, que j'ai eu l'honneur d'inaugurer avec Son Excellence le Premier Ministre Modi l'année dernière.
Nous avons alors décidé d'organiser conjointement le premier Sommet mondial de l'OMS sur la médecine traditionnelle, et de célébrer à la fois le 75e anniversaire de l'OMS et le 75e anniversaire de l'indépendance de l'Inde, parallèlement à la présidence indienne du G20.
Nous prévoyons d'en faire un événement régulier, peut-être tous les deux ans, afin de proposer un forum mondial reconnu pour le partage des éléments de preuve et des meilleures pratiques dans l'utilisation de la médecine traditionnelle.
La médecine traditionnelle est aussi vieille que l'humanité elle-même.
Tout au long de l'histoire, les peuples de tous les pays et de toutes les cultures ont eu recours à des guérisseurs traditionnels, à des remèdes locaux et à des connaissances médicinales anciennes pour répondre à leurs besoins en matière de santé et de bien-être.
Pour la plupart d'entre nous, nous aurons recours, à un moment donné de notre vie, à une forme ou une autre de médecine traditionnelle.
Ayant grandi en Éthiopie, un pays doté d'une riche histoire en médecine traditionnelle, j'ai vu de mes propres yeux comment les communautés comptaient sur les praticiens traditionnels pour leurs besoins en matière de santé.
La médecine traditionnelle n'appartient pas au passé. Il existe une demande qui progresse dans tous les pays, les communautés et les cultures.
La médecine traditionnelle, complémentaire et intégrative est particulièrement importante pour prévenir et traiter les maladies non transmissibles et protéger la santé mentale, ainsi que pour vieillir en bonne santé.
La médecine traditionnelle a une longue histoire.
Il y a plus de 3500 ans, les Sumériens et les Égyptiens utilisaient l'écorce de saule comme antalgique et anti-inflammatoire.
Dans l'antiquité grecque, elle servait à soulager les douleurs de l'accouchement et à guérir les fièvres.
Puis, en 1897, le chimiste Felix Hoffmann a synthétisé l'aspirine et le médicament a continué à améliorer et à sauver la vie de millions de personnes chaque jour.
De même, la pervenche de Madagascar, qui est aujourd'hui à la source des médicaments contre le cancer de l'enfant, est mentionnée dans le folklore mésopotamien, ainsi que dans l'ayurvéda et la médecine traditionnelle chinoise.
Les plantes médicinales comme l'aubépine et la digitale ont été utilisées pour soigner les maladies cardiovasculaires et l'hypertension, et un dérivé de l'igname sauvage mexicaine est l'un des premiers ingrédients actifs des pilules contraceptives.
L'Inde a une riche histoire de médecine traditionnelle à travers l'ayurvéda, le yoga compris, qui s'est avéré efficace pour soulager la douleur.
Ayant passé de nombreuses années à mener des recherches sur la transmission du paludisme, j'ai été inspiré par la scientifique chinoise Tu Youyou, qui a tiré parti des connaissances traditionnelles pour permettre au traitement du paludisme de faire un bond en avant.
Après avoir testé - sans succès - plus de 240 000 composés utilisés dans les antipaludiques, Tu Youyou s'est tournée vers la littérature médicale traditionnelle chinoise à la recherche d'indices.
C'est là qu'elle et son équipe ont trouvé une référence à l'armoise annuelle pour traiter les fièvres.
En 1971, l'équipe de Tu Youyou a isolé l'artémisinine, un composé actif de l'armoise annuelle qui était particulièrement efficace dans le traitement du paludisme.
L'artémisinine est maintenant la colonne vertébrale du traitement du paludisme.
Ce ne sont là que quelques exemples. Il en existe beaucoup d'autres.
La médecine traditionnelle a apporté d'énormes contributions à la santé humaine et son potentiel est gigantesque.
Dans le cadre de ce sommet et du Centre mondial OMS pour la médecine traditionnelle, l'OMS s'emploie à rassembler les éléments factuels et les données nécessaires pour éclairer les politiques, les normes et les réglementations en vue d'une utilisation sûre, rationnelle et équitable de la médecine traditionnelle.
Ce n'est pas un domaine nouveau pour l'OMS. En 2014, nos États Membres ont approuvé, pour une période de dix ans, la première stratégie mondiale pour la médecine traditionnelle.
Lors de l'Assemblée mondiale de la Santé de cette année, les États Membres sont convenus de prolonger la stratégie de deux années supplémentaires, et ont demandé qu'une nouvelle stratégie décennale soit élaborée pour la période 2025-2034.
Ce sommet est une occasion importante de faire progresser la compréhension et l'utilisation de la médecine traditionnelle.
La Déclaration du Gujarat - le principal résultat de ce sommet mondial - si elle est effectivement mise en oeuvre, permettra de renforcer l'intégration de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé nationaux.
Permettez-moi, avant de vous quitter, de lancer trois appels.
Premièrement, nous exhortons tous les pays à s'engager à se pencher sur la meilleure façon d'intégrer la médecine traditionnelle et complémentaire dans leurs systèmes de santé nationaux.
Deuxièmement, je vous appelle tous à recenser les recommandations spécifiques, fondées sur des données probantes et concrètement applicables, susceptibles de contribuer à la prochaine stratégie mondiale de l'OMS sur la médecine traditionnelle.
Troisièmement, je vous invite instamment à faire de cette réunion le point de départ d'un mouvement mondial visant à libérer le pouvoir de la médecine traditionnelle par la science et l'innovation.
Encore une fois, je remercie l'Inde pour son hospitalité et son rôle directeur dans ce domaine.
Mes remerciements vont également à mes collègues de l'OMS, en particulier à la Dre Shyama Kuruvilla, pour son travail acharné en vue de l'organisation de ce sommet.
J'aimerais également remercier ma soeur Poonam, notre Directrice régionale, pour son leadership.
Et je vous remercie tous pour la volonté que vous manifestez de réunir la sagesse ancienne et la science moderne pour la santé et le bien-être de tous et de la planète.
Namasté. Je vous remercie.