Dans un développement majeur de l'affaire entourant l'assassinat du journaliste renommé Martinez Zogo, une nouvelle pièce du puzzle vient d'être dévoilée. Le juge d'instruction chargé de l'enquête a récemment exhumé un rapport d'enquête jusqu'alors tenu secret, dont les conclusions semblent en faveur de Léopold Maxime Eko Eko, le chef de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE). Cette révélation intervient alors que M. Eko Eko est en détention provisoire depuis le 4 mars, et qu'il a été interrogé le 17 août.
L'audition du chef de la DGRE s'est tenue à Yaoundé devant le juge près le tribunal militaire de la ville, Florent Aimé Sikati II Kamwo, qui supervise l'enquête sur l'assassinat de Martinez Zogo. Cette affaire a conduit à l'incarcération de Léopold Maxime Eko Eko ainsi que de dix agents de la DGRE, tandis que le magnat des médias Jean-Pierre Amougou Bélinga, suspecté d'être le commanditaire, est également derrière les barreaux.
La nouvelle pièce maîtresse dans cette affaire est un rapport d'enquête de huit pages et comprenant 105 pièces jointes, établi en février. Ce rapport résulte du travail d'une commission mixte police-gendarmerie, créée par le président Paul Biya pour éclaircir les circonstances de l'affaire. Les extraits consultés par Africa Intelligence montrent que les enquêteurs disculpent Léopold Maxime Eko Eko de toute implication dans l'assassinat du journaliste, attribuant plutôt la responsabilité au directeur des opérations (DO) de la DGRE, le lieutenant-colonel Justin Danwe, qu'ils considèrent comme le "planificateur de l'opération ayant abouti à l'assassinat de la victime".
Cependant, cette nouvelle dynamique révèle également des tensions internes au sein de la DGRE. Les différends entre Léopold Maxime Eko Eko et Justin Danwe ont été mises en évidence, avec des allégations d'ingérence dans les responsabilités de l'un par l'autre. La rivalité aurait joué un rôle central dans les développements de cette affaire complexe.
Alors que ce rapport a été mis de côté précédemment, sur instruction du directeur de la justice militaire, le colonel Didier Ndongmo Sipa, il a depuis refait surface devant le juge d'instruction. La décision de la fin ou de la poursuite de la détention provisoire de Léopold Maxime Eko Eko sera prise le 4 septembre. Pendant ce temps, l'avenir de la DGRE reste incertain, car le poste de M. Eko Eko n'a pas été pourvu depuis son arrestation.
La situation continue d'évoluer dans cette affaire complexe, laissant présager des développements majeurs dans les semaines à venir, avec des conséquences potentiellement profondes sur le paysage politique et judiciaire du Cameroun.