Congo-Brazzaville: Fête de l'indépendance - Que retiendra-t-on ?

Il a flotté comme un air de fête cette semaine à Brazzaville. Les grandes artères du centre-ville ont fait peau neuve et ont porté en écrin le symbole tricolore à l'occasion du 63e anniversaire de l'indépendance de la République du Congo. Le 15 août 2023, à côté du traditionnel défilé militaire et civil, s'est surtout distingué par le thème mis en avant.

Brazzaville est une ville animée où il est difficile de s'ennuyer. Entre les rendez-vous de la vie politique, les grands-messes de l'entrepreneuriat, les rencontres sportives et culturelles qui rythment la vie de la ville. Brazzaville est en de nombreux points et à plusieurs périodes de l'année " the place to be ". Presque tout est à Brazzaville une occasion de fête. Mais il y a sans doute une bonne occasion de fête qui se vaut d'entre toutes : l'indépendance du pays.

L'honneur est mis, lors de cette fête, sur l'accession à la souveraineté d'Etat, à la liberté d'être, de dire, de penser, de revendiquer et de faire valoir les droits humains de l'homme noir, de l'Africain, du Congolais.

Pourtant une forme de joug inhibe encore fortement l'épanouissement du citoyen congolais. La liberté sur le papier vaut-elle l'expérience même de la liberté ? Se penser libre revient-il à réellement l'être ? Dans la gouvernance transmise de l'ancien colon à l'État nouvellement constitué, les impressions de déjà vu n'ont pas manqué de révolter le peuple qui a eu l'impression de s'être fait avoir par son propre sang.

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Ainsi, depuis 1960, les guerres civiles, fatricides, les évènements traumatiques et les drames nationaux n'ont pas manqué de fragiliser le citoyen congolais dans la quête de son épanouissement. Le peuple est alors entré dans une forme d'attente entière et constante vis-à-vis de l'appareil de l'État. Après tout, c'est son devoir.

Pourtant, le développement tant attendu, espéré, promis, scandé ne venait pas, désespérément pas. À défaut de ne pouvoir " vendre le pays " comme d'aucuns l'auront suggéré ou de supplier au bon Dieu de supprimer l'option du feu éternel après la mort de tout Congolais né, grandi et mort au pays considéré en lui-même comme une expérience analogue à celle de l'enfer, il faut bien trouver une vraie solution ou du moins ranimer un sursaut patriotique.

« Engagement citoyen - Résilience - Progrès » est ainsi le thème mis en avant cette année. Le progrès est une affaire de tous : petits, grands, jeunes, vieux, hommes, femmes, salarié ou entrepreneur, sans emploi ou couche vulnérable.

Tout Congolais est ainsi capable, à son niveau, avec la force qui est la sienne, de faire la différence. Et il la fait ! Depuis plusieurs décennies, le citoyen congolais n'a pas manqué de se distinguer dans des domaines très variés, dans son pays mais surtout à l'Etranger. Si les Congolais font l'honneur de ce pays à l'étranger, en culture, économie, sports et technologies, etc., il faudrait aussi leur donner les moyens de le faire ici dans leur propre pays et les couronner de reconnaissance dans un contexte qui n'est pas toujours évident.

Le progrès est l'affaire de tous, mais il revient encore à l'État d'encourager et d'accompagner efficacement les initiatives de la jeunesse, sans laquelle le Congo de demain n'existera pas. Malgré les douleurs et blessures liées à l'histoire de la République, le citoyen congolais n'a jamais manqué de faire montre de capacité de résilience. Mais le progrès ne se fait pas à coup de " subir " mais " d'investir " dans le potentiel prometteur du Congo de demain. Le Congo est une affaire de tous, jamais 2 sans 42.

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