Ile Maurice: Marie Gaëlle Desvaux de Marigny - «Je veux aider mon pays»

Elle a 35 ans et détient un doctorat en droit privé et science criminelle de l'université de La Réunion. En droit privé, elle s'est spécialisée dans les Smart Cities. De retour au pays il y a un peu plus d'un an, Marie Gaëlle Desvaux de Marigny veut mettre son expertise au service de Maurice.

Le sujet la passionne, elle bouillonne d'énergie. Mais, pourtant, elle n'arrive pas à pratiquer dans son domaine pour le moment. Elle, c'est Marie Gaëlle Desvaux de Marigny, 35 ans, habitante de Résidence Mamzelle à Ste-Croix. Dans la maison de sa grand-mère de 103 ans, qui est décédée il y a peu, tient-elle à le préciser. Elle possède un doctorat en droit privé et science criminelle avec une spécialisation dans les Smart Cities. «J'ai fait ma thèse sur la division en volume (NdlR : la division en volume est une technique juridique qui consiste à diviser la propriété d'un immeuble en fractions distinctes, sur le plan horizontal comme sur le plan vertical, à des niveaux différents, qui peuvent se situer au-dessus comme au-dessous du sol naturel) et je pense que j'aurai pu donner un coup de pouce à mon pays dans ce domaine. D'autant plus qu'au niveau des Smart Cities, il y en a plusieurs qui sont en projet.»

«Il y a un engouement déjà. Je veux aider, accompagner. Sortir de la phase théorique et mettre en pratique ce que j'ai acquis au cours de ces années.»

Elle a fait sa scolarité secondaire au collège Notre-Dame à Curepipe jusqu'au School Certificate, puis elle a poursuivi son Higher School Certificate au collège Lorette de Port-Louis. Marie Gaëlle Desvaux de Marigny s'est ensuite envolée pour l'île de La Réunion pour une licence en droit. «Étant donné que je suis l'aînée d'une fratrie de quatre enfants, je n'avais pas forcément les moyens. C'est mon parrain, Yves Moatty, qui est juge au Tribunal de grande instance à St-Denis, qui m'a pris sous son aile.» Elle a, par la suite, entrepris sa maîtrise, toujours en droit, puis son doctorat avec une bourse qu'elle a obtenue de l'Union européenne.

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Sa thèse, elle l'a axée sur la division en volume. En gros, explique Marie Gaëlle Desvaux de Marigny, il s'agit de «l'immobilier du futur en trois dimensions. C'est aller plus loin que de parler d'un bien immobilier, d'un terrain, mais d'aller encore plus loin en parlant d'un cube d'espace». Son rôle est justement d'encadrer et d'apporter son assistance sur le plan juridique. «Par exemple, quels sont les droits des propriétaires ? Comment les protéger ? Quelles sont les règles de la division de volume ? Les techniques sont très complexes et il n'y a que quatre chercheurs dans le domaine en France ; je suis l'une d'entre eux.»

La jeune femme explique qu'elle n'a pas voulu exercer comme avocat parce qu'elle n'a jamais aimé plaider en cour. «Je suis chercheuse. Je me suis dit pourquoi pas le faire à Maurice ? Avec l'émergence des Smart Cities, j'aurais pu donner un coup de main. Vu que de nombreux promoteurs sont des étrangers, je me dis que si demain, il y a un problème, nous pouvons nous retrouver dans des litiges à plusieurs millions de roupies et de ce fait, il faut que nous nous protégions.» D'ajouter qu'en 2018, le gouvernement mauricien avait justement sollicité l'aide d'expertise française pour les règles juridiques en la matière, notamment auprès des notaires, des géomètres experts et des universités. «Pourquoi ne pas se tourner vers une Mauricienne aussi ?»

Son rêve, aujourd'hui, est de rencontrer des personnes qui travaillent actuellement dans le secteur des Smart Cities à Maurice et de voir dans la mesure du possible comment elle peut mettre à disposition ses compétences. Entre-temps, Marie Gaëlle Desvaux de Marigny travaille sur son livre, «un ouvrage sur le code de la division en volume», et songe par la même occasion à entreprendre un projet, celui d'offrir une panoplie de services en lien avec la division en volume sur Paris ou l'Europe. «Il y a un engouement déjà. Je veux aider, accompagner. Sortir de la phase théorique et mettre en pratique ce que j'ai acquis au cours de ces années.»

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