Touba — L'Etat sénégalais doit réfléchir aux voies et moyens de faire des événements religieux « un véritable levier de développement économique », de manière à mieux profiter de leur impact « indéniable », estime le président de la commission culture et communication du comité d'organisation du Magal de Touba, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké.
« L'impact économique de ces événements religieux est indéniable. Et je crois qu'il est grand temps aujourd'hui que l'Etat puisse réfléchir sur les voies et moyens d'en faire un véritable levier de développement économique », a-t-il déclaré.
S'exprimant dans un entretien avec l'APS dont il était l'invité de la rédaction, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké a donné en exemple le Magal de Touba, dont l'édition 2023 sera célébrée le 4 septembre prochain.
Cet évènement religieux annuel commémore le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme, une des principales confréries musulmanes sénégalaises.
Le Magal de Touba, dont chaque édition draine chaque année des millions de fidèles du Sénégal et de l'étranger, « injecte chaque année, en moyenne, plus de 250 milliards de francs CFA » dans l'économie nationale, grâce notamment aux « dépenses d'organisation » et aux « dépenses effectuées par les pèlerins », soutient Cheikh Abdoul Ahad Mbacké.
Ces chiffres, précise-t-il, résultent d'une « étude réalisée en 2017 par l'université Alioune Diop de Bambey, en collaboration avec le comité d'organisation du Grand Magal de Touba. »
Il a signalé, à ce sujet, qu'une « autre enquête est en cours pour la troisième étude de l'impact du Magal dans l'économie nationale », affirmant que « près de neuf millions de pèlerins viennent tous les ans à Touba, dont cinq millions pour le Grand Magal, et quatre millions pour les autres formes de célébrations qui s'y déroulent. »
L'Etat serait bien inspiré de saisir ces différentes opportunités pour valoriser et développer le tourisme religieux, par exemple, et mettre en valeur « toutes les activités qui gravitent autour de ces évènements religieux ».
Il a notamment préconisé l'implantation d'une usine de tannerie pour exploiter le cuir provenant des peaux d'animaux sacrifiés lors de ces différentes commémorations.