À Moroni, des quartiers entiers vivent sans électricité pendant des heures. Le précieux courant n'est fourni, dans ces quartiers, que de 19h à 5h du matin. Les habitants sont en colère et ne comprennent pas la situation. La Société nationale de l'électricité des Comores (Sonelec) n'a pas communiqué sur l'origine de ces délestages.
Plusieurs entreprises sont également touchées par cette situation, avec, à l'origine, des dizaines de millions de francs comoriens de pertes, selon certains chefs d'entreprise.
Ces délestages empêchent les entreprises de satisfaire leurs clients et d'honorer leurs engagements.
Au-delà de l'aspect financier, c'est la crédibilité de ces sociétés qui est en jeu, juge Hamidou Mhoma, patron de Graphica, une imprimerie : « C'est une situation catastrophique pour les entreprises de production et des services. Les jours se ressemblent, les entreprises se meurent à petit feu. Demain, on pourra se poser des questions sur ce pourquoi nous avons disparu. Difficile d'approcher de nouveaux clients, lorsque vous n'arrivez pas à satisfaire l'existant. Donc, cela compromet complètement nos entreprises. »
Du côté des particuliers, la situation n'est guère meilleure. Nourina vit au sud de la capitale: « Nous avons des coupures intempestives, depuis deux semaines. Je vis dans le sud de Moroni. C'est très pénible, surtout le matin, pour me préparer pour le travail. Le plus souvent, j'arrive en retard. Et là, encore, à Moroni, c'est mieux. Dites-vous que j'ai des collègues qui vivent dans les localités qui rechargent leurs batteries externes au bureau. Franchement, je pense que les responsables doivent se réveiller et changer cette situation. »
Cette crise énergétique n'est pas la première que connait le pays et ce, malgré plusieurs millions d'euros injectés par le gouvernement pour acheter des groupes électrogènes.
En 2022 par exemple, l'État a déboursé un peu plus de 3 millions d'euros pour acquérir de nouveaux générateurs. Selon nos informations, ces groupes sont actuellement en révision.