Tous ceux qui ont lu "Les Misérables" de Victor Hugo connaissent bien cette chanson de Gavroche : "Je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire. Le nez dans le ruisseau, c'est la faute à Rousseau". Pour ceux qui ne comprendraient pas ce chant, c'est celui tout trouvé du bouc-émissaire parfait. Ce chant de Gavroche, certains Africains en ont fait leur hymne. De sorte que lorsqu'ils ont mal même à l'orteil, c'est la faute de la France.
Des dirigeants populistes issus des pronunciamientos poussent les peuples à opérer des choix qui seront suicidaires pour eux.
Pour peu qu'on jette un coup d'oeil dans le rétroviseur, l'on constatera que le chemin emprunté par certains pères des indépendances a été catastrophique pour leurs pays, pourtant scandale géologique de par la richesse de leur sous-sol.
Où en sont-ils en matière de développement ? Nous entendons déjà la voix de ceux qui citeront cette phrase sortie de la bouche d'un autre populiste : "Je préfère la liberté dans la pauvreté que la richesse dans l'esclavage".
Et pourtant, après avoir dit non à la France, il s'est tourné vers l'Urss. D'autres pays également. On sait ce qui s'est passé dans ces pays. Le développement s'y est arrêté net. Qu'ont fait leurs amis pour eux ? Rien. La Côte d'Ivoire est devenue leur paradis. On les retrouve en grand nombre dans le domaine du transport. Et puis, quelle honte y a-t-il à bénéficier de l'appui d'un pays plus riche dans sa marche vers le développement ? L'Europe a bien bénéficié de l'appui des États-Unis pour se relever au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.
Malheureusement encore, ces mêmes pays n'ont pas tiré les leçons du passé. Ils en veulent encore inutilement à la France. Cette France tant détestée dont le sang des soldats a coulé sur leur sol. Cette France tant détestée qui est devenue une autre de leur terre. Cette France tant détestée que leurs compatriotes cherchent à rejoindre au péril de leur vie, en tentant de traverser la Méditerranée. Les hommes en kaki au pouvoir au Mali ont oublié que sans ce pays qui a payé un lourd tribut au terrorisme, le Mali serait aujourd'hui aux mains des djihadistes. Depuis que les soldats français ont quitté le Mali, quel pouce du territoire ont-ils pu reconquérir ? Les mercenaires de Wagner qu'ils payent à coup de milliards de F Cfa ont-ils pu contrer les terroristes ?
S'il n'y avait pas eu l'opération Serval et Barkhane et la présence des Casques bleus parmi lesquels de nombreux soldats de certains pays africains que la junte malienne accuse de tous les maux, le Maliba, c'est-à-dire le Grand Mali, comme les Maliens aiment appeler leur pays, serait devenu un Mali fitini, c'est-à-dire un petit Mali.
On voit leurs partisans brandir le drapeau de leur nouvel ami, de celui qui viendra les sauver avec du blé quémandé. On a vu les hommes en kaki au sommet de Saint-Petersburg, par la voix de celui qui veut, sur tous les plans, ressembler à Thomas Sankara, appeler la Russie à l'aide. Ce nouvel ami qui les aidera à chasser les Français. Mais l'histoire est un témoignage. Si vous ne savez pas la lire, vous subirez les mêmes conséquences que vos prédécesseurs. Les nouveaux dirigeants doivent sortir du triangle dramatique ou de Karpman, c'est-à-dire arrêter de percevoir le monde sous un prisme déformant qui consiste à voir, partout, un oppresseur, une victime et un sauveur. Ces nouveaux dirigeants se posent en victimes de la France.
Et donc, quand plus rien ne va, c'est la faute à la France qui exploite les matières premières sans rien donner au pays exploité. Ils se tournent donc vers leur sauveur qui, lui-même, vient en nouveau maître. Il faut arrêter ce populisme. Dans la configuration du monde actuel, il appartient aux Africains de sortir du schéma de Karpman. On peut s'appuyer sur la force de l'un comme rampe de lancement pour se projeter. Dans la construction de la Côte d'Ivoire, Houphouët-Boigny l'a compris très tôt. Les pays de l'Asie également. Combien sont-elles, les populations de la sous-région, à trouver leur bonheur à Abidjan ou dans toutes villes de la Côte d'Ivoire ? On sait que l'ingratitude vient peut-être de l'impossibilité où l'on est de s'acquitter. Mais la reconnaissance est divine. Il faut souvent se remettre en cause. Bon anniversaire à tous ceux qui célèbrent un événement heureux. Pax et bonum ! Paix et bien ! .