La région aurifère du Tibesti a été le théâtre d'une brève incursion rebelle et de combats avec l'armée la semaine dernière. Dans cette zone de nombreux trafics, des groupes armés non signataires de l'accord de paix de Doha lancent des attaques depuis le Sud libyen. En l'absence du chef de l'État, le dispositif sécuritaire est renforcée dans la capitale Ndjamena.
Objectif du déplacement : « Galvaniser la troupe et renforcer le dispositif militaire », indique le porte-parole de la présidence Brah Mahmat, après une attaque du Conseil de commandement militaire pour le salut de la République, la veille des festivités célébrant l'anniversaire de l'indépendance qui aurait fait des prisonniers et des morts, selon les rebelles. Le gouvernement quant à lui n'a pas communiqué de bilan.
Début juin, des combats dans la zone opposaient déjà l'armée à cette rébellion, chaque camp fournissant des bilans contradictoires.
Parallèlement ce vendredi, le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT) qui avait lancé l'offensive fatale au président Idriss Déby, annonce que sa base aurait été bombardée faisant trois victimes et quatre blessés. Il dénonce « la préparation d'une offensive tchadienne contre ses bases en Libye ». « Ce n'est que de la propagande », dit-on au ministère de la Défense. Mais le Fact annonce la rupture du cessez-le-feu, déclaré unilatéralement en avril 2021.
De son côté, l'ancien chef du renseignement tchadien Baba Ladde menace dans un communiqué de reprendre les armes si, dit-il, « un vrai dialogue » n'est pas lancé.
Tout cela à quatre mois du référendum constitutionnel prévu le 17 décembre au Tchad et à un peu plus d'un an de l'élection présidentielle.