Tunisie: Situation épidémiologique - Le Covid prêt à signer son grand retour

20 Août 2023

Le nombre de cas porteurs du virus a augmenté en Tunisie dans de nombreuses régions. Certains des infectés ont été pris en charge dans des hôpitaux. Qu'en est-il au juste ?

Deux retraités, qui avaient décidé de venir vivre leur retraite en Tunisie du côté de Nabeul, nous ont avoué que «vous les Tunisiens, vous avez la chance d'être toujours en fête. Vous avez le ramadan qui s'assimile à une fête, les deux aïds, la fête à l'occasion de laquelle vous mangez cette délicieuse soupe sucrée (l'assida), à part les jours des fêtes nationales».

Oui, c'est d'autant plus vrai que ces événements festifs que sont les festivals, les mariages et autres, l'arrivée de millions de visiteurs qui bougent un peu partout du nord au sud du territoire, mettent le pays dans une ambiance à nulle autre pareille. Mais...toute cette agitation nous fait oublier quelques soucis, qui sont pourtant bien réels. Il ne s'agit ni de sucre, ni de farine, ni encore moins de semoule ou des factures de la Steg et de la Sonede. Les soucis découlent des possibles conséquences de tous ces rassemblements dans un même lieu, de milliers de gens qui viennent de partout, alors que le Covid 19 s'est rappelé au bon souvenir de ceux qui l'ont oublié. Un virus qui, d'après les spécialistes, est appelé à «vivre avec nous».

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Le directeur de l'Institut Pasteur, Hechmi Louzir, a déclaré, jeudi 17 de ce mois «qu'il y a une hausse de cas du coronavirus qui a coïncidé avec l'émergence du nouveau variant «EG.5», appelé Eris. Il s'agit d'un sous-lignage de XBB.1 (souche d'Omicron) dont les symptômes sont similaires à ceux du mutant Omicron. L'Organisation mondiale de la santé a appelé à surveiller le mutant et à y prêter attention, sans procédures spéciales.

Il est toujours là

Il a précisé que le nombre de cas porteurs du virus a augmenté en Tunisie dans de nombreuses régions. Certains des infectés ont été pris en charge dans des hôpitaux, mais dans une proportion très faible. Il n'y a pas de risque au niveau de la capacité d'accueil des hôpitaux et de gestion de ces cas. Ceux qui en sont atteints présentent des symptômes spécifiques comme les maux de tête et une forte fièvre. Il a précisé que ces cas concernent des personnes âgées de plus de 60 ans, porteuses de maladies chroniques ou d'immunodéficience qui n'ont pas été vaccinées depuis plus d'un an pour renforcer l'immunité. Cette précision est extrêmement importante, car elle prouve que nous avons tendance à baisser la garde, face à un ennemi toujours aussi menaçant.

Il a affirmé que la vaccination devrait avoir lieu chaque année pour ces groupes vulnérables à cette affection, mais que «la situation épidémiologique ne nécessite pas l'imposition de la vaccination à tout le monde».

La grippe saisonnière

Le nombre de décès est la conséquence de complications résultant de la contamination de personnes souffrant déjà d'une autre maladie, cardiaque par exemple «Moralité de l'affaire : le Covid-19 est, si l'on peut dire, «maîtrisé», mais il est toujours là. Il faudrait s'en rappeler. Surtout que nous approchons du début de l'automne qui favorise l'arrivée de la grippe saisonnière.

Il faudrait en parler un peu plus pour mener de pair la campagne des deux vaccinations : un couplage grippe et rappel du Covid-19, surtout pour ceux qui appartiennent à la catégorie à risque comme les personnes âgées ou porteuses de maladies chroniques ou d'immunodéficience.

On néglige les rappels

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne considère plus la pandémie comme une urgence sanitaire mondiale depuis début mai, mais elle a invité tous les pays à «intensifier les efforts pour accroître la couverture vaccinale» pour toutes les personnes vulnérables présentant des risques révélés (comme le diabète, l'obésité, des maladies chroniques).

Beaucoup de nos concitoyens considèrent que cette affaire du Covid-19 est une période difficile que nous avions traversée (n'oublions jamais les milliers de personnes qui sont décédées), mais que nous ne risquons pas de revivre. C'est un tort, d'autant plus que certains négligent les rappels et n'y répondent pas.

Au centre de vaccination de l'Ariana, à l'occasion d'une injection de rappel, nous avons posé la question à un membre du personnel affecté : «A vrai dire par rapport au listing dont nous disposons, il n'y a pas autant de monde qu'il y a quelques mois, surtout avant l'été. C'est peut-être la chaleur qui en est la cause et qui rend difficile les déplacements des personnes âgées, mais malheureusement ce n'est pas une excuse. C'est une obligation et il faut s'y plier pour se prémunir».

Pour un pays ouvert comme le nôtre, avec l'apparition de ce fameux Iris, le Covid-19 risque d'être boosté avec tous les risques que nous pourrions essuyer.

Un programme de communication

C'est la raison pour laquelle il faudrait que les parties prenantes intéressées reprennent leur programme de communication et sensibilisent la population. Dans les mosquées, par exemple, on insiste pour que l'on se serre les uns contre les autres, alors que les trois quarts de l'espace sont vides. Oui, en temps normal, il faudrait le faire. Mais en période de risque, il est plus sage de prendre ses précautions.

Nous ne sommes plus dans l'obligation de porter des masques, mais avec l'arrivée de l'automne, la grippe saisonnière, le Covid qui reste à l'affût, il est recommandé d'en porter dans les endroits où il y a beaucoup de monde. Les Japonais portent des masques là où il y a la foule, douze mois sur douze. C'est une précaution utile. Et des précautions il faudrait en prendre.

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