Des manifestants tiennent un panneau de l'ambassade de France après un rassemblement en soutien aux militaires putschistes au Niger, le 30 juillet 2023 à Niamey.
Environ 1500 militaires français sont stationnés au Niger, en vertu d'accords de défense entre les deux pays. Ces accords ont été dénoncés par les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger, mais cette révocation n'est pas reconnue par Paris qui considère qu'ils ne représentent pas les autorités légitimes du pays. Dans les heures qui ont suivi le coup d'État, "une demande a été formulée d'appui à une intervention de l'armée nigérienne pour libérer le président Bazoum ", a indiqué à une source proche du dossier.
"Mais les loyalistes ont changé de camp et rejoint les putschistes. Les conditions n'étaient donc pas réunies pour satisfaire cette demande d'appui", a précisé cette source, qui n'a pas précisé la nature de l'aide que Paris aurait pu potentiellement apporter. Quelques jours plus tard, le 31 juillet, les auteurs du coup d'État avaient accusé la France de vouloir "intervenir militairement". Dans un communiqué lu à la télévision, ils avaient affirmé que "la France, avec la complicité de certains Nigériens, a tenu une réunion à l'état-major de la Garde nationale du Niger, pour obtenir des autorisations politiques et militaires nécessaires ".
Mohamed Bazoum est toujours retenu par les nouveaux dirigeants du Niger et les pays occidentaux et africains multiplient les mises en garde contre la détérioration de ses conditions de détention et de son état de santé. La Cédéao, de son côté, menace d'une opération militaire pour restaurer l'ordre constitutionnel, tout en privilégiant une issue diplomatique à la crise. Une délégation d'émissaires de la Cédéao est arrivée samedi à Niamey afin de tenter une nouvelle médiation, ont indiqué à l'AFP des sources proches de la Cédéao et du président renversé.