Elle est brisée. Une femme habitant Quartier-Militaire, âgée d'une trentaine d'années, que nous avons rencontrée à son domicile hier matin, est au bord du désespoir. Elle souhaite ardemment revoir ses trois enfants âgés de 5, 7 et 9 ans, dont elle est sans nouvelles depuis lundi dernier.
La Child Development Unit (CDU) les a retirés de sa garde et les a placés dans un shelter, le temps que la brigade pour la protection de la famille mène son enquête sur la famille, en particulier sur le père accusé d'avoir frappé violemment ses trois jeunes enfants. La mère confie que ses beaux-parents et elle ont rendez-vous avec l'officier de la CDU demain, lundi, pour décider de la suite des événements.
Les larmes aux yeux, elle relate que cette situation découle d'une dénonciation provenant de l'école que fréquentent ses enfants. Un enseignant a remarqué un hématome au niveau du cou de son fils, et l'a signalé à la direction. Les officiers de la brigade pour la protection de la famille se sont alors rendus à l'école pour enquêter sur cette affaire.
La maman déplore la manière dont les officiers de la CDU et même l'école ont agi. «Je n'ai pas été informée par l'école de leur décision de faire appel à la brigade pour la protection de la famille, et je n'ai pas non plus reçu d'appel de ces officiers. Cela me semble inhumain car si je ne m'étais pas rendue à l'école pour récupérer mes enfants, je n'aurais rien su. Tout ce que je sais, c'est que les enfants ont d'abord été emmenés à l'hôpital, puis placés dans un refuge.»
Quant au père, il n'a pas encore eu de démêlés avec la police. Interrogée sur le comportement violent présumé de son époux envers leurs enfants, elle nie en affirmant que lorsqu'ils se bagarrent entre eux, il les réprimande, mais assure qu'il n'est pas un homme violent et qu'il n'a pas l'habitude de s'en prendre à ses enfants. «Un officier m'a dit qu'il n'avait pas enlevé nos enfants, mais qu'il suivait les procédures. Entre-temps, il a demandé à des proches de s'occuper d'eux. Ainsi, ma belle-mère, avec laquelle les enfants ont une bonne relation, a été choisie pour les surveiller jusqu'à ce que nous soyons informés de la décision prise après l'enquête.»
Il est important de noter que les plaintes enregistrées par les enfants sont les suivantes : le fils de 5 ans, en Grade 1, a expliqué qu'il a été frappé au cou avec une ceinture par son père âgé de 31 ans. Il a également révélé avoir été pincé à l'avant-bras gauche par son père et avoir ressenti de la douleur. Il a été admis à l'hôpital Dr Bruno Cheong à Flacq.
De plus, leur fille âgée de 7 ans, en Grade 2, a expliqué qu'elle avait reçu un coup de ceinture au cou et au pied droit. Elle a également été admise à l'hôpital de Flacq. Par ailleurs, l'autre fils âgé de 9 ans a raconté que son père l'avait appelé dans sa chambre pour lui faire des reproches concernant la nourriture. Il a avoué avoir reçu des gifles au visage à plusieurs reprises et que son père lui avait donné des coups de ceinture dans le dos, en plus de lui tordre la main pour lui faire mal.
Du côté du ministère du Bien-être de la famille, une source indique que c'est suite à un appel anonyme que les officiers accompagnés de la police se sont présentés à l'école que fréquentent les enfants, après que ces derniers ont confié que leur papa les frappait. Une enquête est en cours et le ministère leur accorde tout le soutien nécessaire, assure-t-on.