Au Tchad, les assises du dialogue national inclusif et souverain ont débuté, il y a un an. Elles avaient pour objectif de conduire le pays à un retour à l'ordre constitutionnel, après la mort d'Idriss Déby Itno, en avril 2021, et sa succession par son fils Mahamat Idriss Déby. À l'issue de ce dialogue, plusieurs recommandations et résolutions ont été formulées.
Ce dialogue devait permettre de définir les ébauches d'une nouvelle Constitution, organiser des élections et d'aborder des questions politiques litigieuses, juste deux mois avant la fin prévue de la transition. Ces discussions qui devraient durer 21 jours, ont finalement pris fin le 8 octobre, après l'examen et l'adoption des recommandations et des résolutions.
Pourtant, rien n'a bougé, estime le Dr Keleypette Dono, président national du parti Libéral du Tchad : « Les gens nous diront peut-être que nous sommes en train de travailler pour mettre en oeuvre le référendum mais ce n'est pas ce qui a été décidé au dialogue national. Le pourcentage-là, c'est zéro, il n'y a rien, sauf qu'on est en train de travailler pour que ce régime se pérennise et que la dynastie se renforce ».
Un faible taux d'exécution
Abderaman Djasnabaille, président de la CTDD, parti de la mouvance présidentielle pointe également le faible taux d'exécution des recommandations du dialogue: « On est à 20, 25 % de ce qui devrait être fait. C'est vrai qu'on peut encore rattraper des choses, sinon on risque d'arriver à un glissement. Tout le monde est fatigué de cette transition ».
De son côté, Mahamoud Ali Seid, président de la coalition des organisations de la société civile, estime que plusieurs résolutions ont été mises en place : « C'est un motif de satisfaction pour nous. Il y a pas mal d'actes juridiques fondamentaux qui ont été pris et qui sont inhérents à ce dialogue. Il y en aura d'autres certainement qui vont suivre ».
Pour les autres organisations de la société civile qui aspirent à un changement, ces recommandations ne profitent pas à l'ensemble des Tchadiens.