Que ce soit sur l'axe Dakar-Tambacounda ou encore sur la voie historique Diourbel-Touba, les travaux de réhabilitation du chemin de fer sénégalais ont beaucoup progressé. Le taux d'exécution est de plus de 50% sur l'axe Tambacounda, informe Malick Ndoye, Directeur général des Chemins de fer du Sénégal.
Aujourd'hui, plus que jamais, la réhabilitation du chemin de fer sénégalais est en marche. Après avoir tenté de rétablir la voie ferrée avec des sociétés comme Transrail et Dakar Bamako ferroviaire (Dbf), le Chef de l'État a lancé, le 10 février 2023, à Thiès, les travaux de réhabilitation de la ligne Dakar-Tambacounda. Quelques mois après, les choses semblent être sur les rails. Le projet a connu un coup de fouet. « Sur 10 mois de travaux, on a déjà un avancement de travaux physiques d'un peu plus de 50%. Donc, on est un peu plus en avance sur les prévisions qu'on avait en termes calendaires. Cela ne veut pas dire qu'on va atterrir confortablement, parce qu'au niveau de la zone de Tamba, on a quelques gros chantiers sur des ouvrages hydrauliques et autres qui ne sont pas complément terminés », explique Malick Ndoye, Directeur général des Chemins de fer du Sénégal (Cfs).
Dans un entretien avec « Le Soleil », il confie que, chaque jour, ce sont des dizaines de chantiers qu'on voit sur tout le tracé, avec les équipes de l'entreprise Eiffage et les agents de Cfs. La rapidité avec laquelle les travaux s'effectuent a été rendue possible par la libération des emprises en un laps de temps. « Il n'y a pas eu de résistance par rapport à tout cela. Les populations sont même motivées et enthousiastes par rapport à ce que nous faisons », souligne le Dg de Cfs. Malick Ndoye de noter : « Il n'y a pas d'impenses payées, parce que personne n'avait de contrat en bonne et due forme qui l'autorisait à s'installer sur ces emprises ».
La même satisfaction a été notée sur l'axe Diourbel-Touba. La réhabilitation de cette « voie historique » a aussi commencé avec la réfection des différentes gares. D'ailleurs, un premier voyage a été fait entre Diourbel et Mbacké par le Directeur général de Cfs et les équipes techniques, afin de voir s'il est possible de mettre en circulation les trains pour le Grand magal de Touba. « Le Khalife est très content de ce projet et quelques mois avant le début des travaux, il avait demandé à tous les commerçants et autres de libérer l'espace. C'est une ligne particulière. On s'est lancé un défi : la réhabiliter avant le Magal de cette année », rappelle Malick Ndoye.
Interopérabilité entre opérateurs
Revenant sur la voie Dakar-Tambacounda, le Directeur général signale que le projet sera combiné avec la construction d'un port sec, permettant de faire de Tambacounda une zone tampon entre Dakar et Bamako. Cette infrastructure se justifie parce que, chaque jour, ce sont plus d'un millier de camions qui empruntent le corridor Dakar-Bamako, avec tout ce que cela induit en termes d'accidents et de dégradation de nos routes. Le flux de marchandises, via la route, dépasse les 4000 tonnes. C'est dire que ce port sec de Tambacounda va contribuer à réguler le trafic.
Pour le Directeur général de Cfs, il faut démultiplier ce genre d'infrastructures, dans d'autres régions comme Kaolack, Diourbel ou Saint-Louis, afin de pouvoir transporter certains produits comme l'arachide ou le sucre de la Css par la voie ferrée vers le port de Dakar. Déjà, pour rendre opérationnel ce système complexe de logistique, Cfs a déjà noué des conventions avec les cimenteries, les sociétés d'hydrocarbures, les phosphates, les sociétés minières, etc.
En ce qui concerne le transport des personnes, M. Ndoye prône une interopérabilité entre les différents systèmes de transport. « Le même ticket doit pouvoir permettre au voyageur de prendre le Brt, le Ter... », préconise-t-il.