Afrique: Forum des médias des BRICS - L'ordre mondial, la croissance et l'économie verte en débat

Les dirigeants des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) réunis en sommet à Johannesburg .

Johannesburg, 21 août (APS) - La place des médias dans la définition d'un nouvel ordre mondial, leur rôle dans le développement de l'Afrique et leur apport dans la promotion d'une économie verte, étaient, entre autres thématiques, au menu des débats au 6eme forum des médias des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui s'est achevé, dimanche, à Johannesburg.

Le forum co-organisé par l'agence de presse chinoise Xinhua et la China energy investissement corporation (CHN Energy) a réuni durant deux jours près de 200 participants d'une centaine de médias, de groupe de réflexion et d'organisations en provenance d'une trentaine de pays.

La rencontre qui a précédé l'ouverture du 15e sommet des BRICS qu'abrite l'Afrique du Sud à partir de mardi, avait pour thème : « Les BRICS et l'Afrique : renforcer le dialogue médiatique pour un avenir partagé et impartial ».

L'universitaire nigérian, Pr Shérif Ghali Ibrahim, a proposé, samedi, à Johannesburg, au 6e forum des médias des BRICS, les recettes permettant de « façonner » un « nouvel ordre international » fondé sur une plus grande justice dans la conduite des affaires mondiales.

M. Ibrahim, chef du département sciences politiques et relations internationales à l'université d'Abuja, directeur de recherche contemporaine sur la Chine-Afrique, prononçait une communication sur le thème : « Défendre la justice pour façonner le nouvel ordre international ».

Pr Ibrahim estime que pour réaliser l'initiative de sécurité mondiale pour plus de justice, les États doivent s'engager à « rester attachés à la vision d'une sécurité commune, globale, coopérative et durable ».

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Il a plaidé pour le respect de la souveraineté et l'intégrité territoriale de tous les pays, le respect des buts et principes de la Charte des Nations Unies, la prise en compte des préoccupations sécuritaires de tous les pays.

Des intervenants ont souligné la nécessité de produire un narratif permettant de faire prévaloir d'autres vision et point de vue dans la perspective de l'avènement d'un nouvel ordre international.

Lors d'un panel, ils ont dénoncé un ' »raitement biaisé » des informations, lesquelles reflètent souvent un « point de vue occidental » ne tenant pas compte la diversité des avis des uns et des autres sur les sujets en débat.

Les investissements en Afrique et l'apport des médias dans la promotion de l'économie verte étaient également au menu des échanges.

Présentant le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), Idriss Amine Adoum, Directeur des Infrastructures et de l'Industrialisation à l'Agence de développement de l'Union africaine (NEPAD) a déploré « les fausses informations » et « les manipulations » qui tendent à faire croire qu'il est impossible pour le continent africain d'aller vers une transition énergétique et le développement durable.

Face à cette « pression idéologique », cette « propagande », dont l'objectif est de « ralentir notre objectif d'aller vers la transition écologique », les médias avaient « un rôle à jouer », a-t-il soutenu.

Selon lui, les médias doivent rendre compte de « tous les points de vue » avec « professionnel et rigueur ». Il a invité les journalistes à offrir « des enquêtes approfondies », « des reportages innovants », à s'adapter aux évolutions technologiques et aux modes de consommation, notant qu'aujourd'hui les médias font face aussi à la « concurrence des réseaux sociaux ».

Tout cela est possible dans un environnement stable, de liberté et d'indépendance financière des médias, a-t-il relevé.

A Johannesburg, les participants ont également planché sur deux rapports produits par le groupe de réflexion de l'agence Xinhua : « Vers la modernité : la valeur de la pensée économique de Xi Jingping » et « La deuxième intégration qui transforme la Chine : innovation théorique et la pratique dans la construction de la civilisation moderne de la nation chinoise ».

L'ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio a mis en exergue les impacts des politiques innovantes du président chinois Xi Jing Ping dans le partenariat entre Pékin et le continent africain.

Dans une communication intitulée « L'Afrique face aux défis des partenariats innovants, M. Gadio a rappelé que « la transformation sans précédent des relations entre la Chine et l'Afrique a pris une tournure et une ampleur phénoménales que les prospectivistes et géo-stratégistes des années 80 et 90 n'avaient pas simplement vu venir ».

A l'ouverture de la rencontre, samedi, le président de l'agence Xinhua, Fu Hua, a rappelé que l'objectif de ce forum est « de promouvoir la coopération entre les médias des BRICS et les pays BRICS ».

Pour sa part, Hu Heping, ministre chinois de la culture et du tourisme, a relevé que « depuis sa création en 2006, le mécanisme BRICS (...) est devenu une plateforme importante pour les marchés émergents et les pays en développement (...) ».

Le Forum des médias des BRICS est une initiative lancée conjointement en 2015 par l'Agence de presse chinoise Xinhua et les principaux médias du Brésil, de Russie, d'Inde et d'Afrique du Sud.

Le 5e Forum avait lancé un plan d'actions 2022-2023, lequel exhortait les médias des 5 pays à « jouer leur rôle en tant que ponts pour générer une synergie forte afin d'assurer un partenariat de haute qualité des BRICS et de renforcer le mécanisme des BRICS dans toute la mesure du possible ».

Les BRICS est l'acronyme pour désigner en 2011 l'Alliance Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, cinq économies émergentes qui entendent peser sur l'échiquier mondial.

Dans un document de presse, l'agence de presse Xinhua a salué le rôle joué par les médias des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) dans le développement de l'Alliance formé par les cinq pays, qui entendent ainsi offrir une alternative au système économique actuel.

« Les médias des pays BRICS servent de plateforme pour mettre en évidence les nouveaux développements au sein de la communauté BRICS », souligne le document.

Selon la même source, la plateforme, « joue également un rôle de premier plan dans l'élaboration de l'avenir de la coopération des BRICS ».

La « contribution » de ces médias « est cruciale pour mettre en valeur les forces uniques et les diverses cultures des pays des BRICS dans le monde, faciliter leur participation active à la gouvernance mondiale et tracer un avenir prospère pour le groupe », selon le texte.

Il a invité les participants à « continuer à soutenir les réunions et les activités » de ce mécanisme pour promouvoir « une coopération à plusieurs niveaux, de grande envergure et multidimensionnelle entre les médias des BRICS ».

Le document a souligné que le mécanisme de coopération des BRICS a permis de réaliser au cours des 14 dernières années « des progrès remarquables dans divers domaines de coopération, notamment l'économie, le commerce, la finance, la santé publique, l'innovation scientifique et technologique, la culture et l'éducation ».

« La grande vision de l'ouverture, l'inclusivité et la coopération gagnant-gagnant continuent de devenir une réalité. La coopération fructueuse entre les pays BRICS n'aurait pu être réalisée sans les médias des pays membres, qui ont joué un rôle déterminant dans la promotion des échanges et des collaborations entre les cinq nations », conclut le document.

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