La Base aérienne 511 de Ouagadougou à l'honneur, ce 18 août 2023 avec la visite du Président de la Transition, chef suprême des armées, le capitaine Ibrahim Traoré. Une visite qui a tout son sens eu égard à la sollicitude de cette arme déterminante dans toutes les opérations aériennes en matière de lutte contre le terrorisme.
Sollicitée à fond, l'armée de l'air est le complément de l'armée de terre dans un pays enclavé comme le Burkina Faso. C'est tout naturellement que les aviateurs se sont mis dans leur tenue des grands jours pour accueillir le président Traoré.
A l'approche de grands « remous » possibles dans notre sous-région, ce genre de sortie est tout également interpellative et se voit comme une piqûre de rappel qui peut se résumer à : « Soyez prêts » à tout moment, vous pourrez être amenés à servir la patrie tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de vos bases.
Cette arme, pour la petite histoire est née en 1964 sous l'appellation Escadrille de la République de Haute-Volta, puis Force aérienne du Burkina Faso (Haute-Volta à l'époque) en 1970. En 1985 sous la Révolution démocratique et populaire, l'Escadrille deviendra la Base aérienne 511, avec une garnison à Bobo-Dioulasso, la Base aérienne 210. Elle a donné à la IVe république son chef d'Etat-major général qui soit demeuré le plus longtemps à ce poste de 2000 à 2009, le général de division aérienne, Ali Traoré.
Au vu de la situation sécuritaire du moment, deux Bases aériennes ont vu le jour à Kaya et à Fada N'Gourma avec un message sous-jacent, amener l'arme aérienne au plus proche des théâtres des opérations. Ouaga, Bobo, Kaya et Fada joueront bientôt leur mission totale.
Si les Burkinabè ne voient plus vrombir dans les airs les avions Marchetti, s'ils ont entendu parler sans voir les cinq Tucano Brésiliens, où le Mig et ont sommairement aperçu les hélicoptères MI, ils voient bien des hélicoptères au-dessus de leur tête depuis lors.
L'expression « avion sans bruit » est la résultante du travail abattu par les aviateurs. Des hommes et des femmes toujours disponibles pour des missions tant militaires que civiles ont ainsi permis le transport des populations, l'évacuation des personnes en difficulté.
Pendant longtemps, l'armée de l'air a servi de catalyseur pour l'opération Saaga, une expertise qui conforte l'idée selon laquelle, nos aviateurs tout comme tous leurs frères des autres entités, sont toujours aptes à participer à la sécurisation du pays.
Entité particulière, ce vecteur aérien vient en soutien aux troupes terrestres de toutes les armées sur le théâtre des opérations. Que ce soit la Gendarmerie nationale, la Police nationale, les unités d'infanterie de l'armée de terre, le vecteur aérien permet de sculpter les zones difficiles d'accès depuis le ciel, de contrôler et identifier les mouvements suspects au sol.
Comme il l'avait fait en mi-juin dernier à l'Etat-major de la gendarmerie, le message du président Traoré est resté le même contenant une forte dose de mobilisation et de solidarité entre toutes les forces burkinabè en ces moments où tous les regards sont fixés sur leur performance.
Et dans son narratif, le capitaine Traoré a tenu un message qui va galvaniser les Burkinabè : « Très bientôt vous aurez des dotations qui vont renforcer votre efficacité ». C'est aussi un avertissement tout frais à ceux qui ont toujours vu en nos Forces de défense et de sécurité un « ventre mou », une citadelle prenable.
Le Burkina Faso, engagé malgré lui dans cette guerre, aura les moyens de répondre en tout temps et en tout lieu. Le pays est engagé à la fois dans des réformes de ses FDS, que dans l'action de défense et de restauration du territoire. Et ces réformes sont ressenties sur le passage de trois Régions militaires à six, de même que les Légions de gendarmerie qui sont passées de trois à six.
En plus des Bataillons d'intervention rapide (BIR) qui crachent du feu avec professionnalisme et vaillance, les Légions de gendarmerie sont depuis en première ligne et ont acquis une solide réputation et fait du Burkina, une citadelle imprenable. Récemment la mise en place des Groupements des unités mobiles d'intervention de la Police nationale (GUMI) est venue comme un couronnement opérationnel de toutes nos forces.
Avec la couverture aérienne qui entre dans la plénitude de ses missions, nul doute que la conjugaison des forces va permettre de barrer le chemin et enlever toute envie aux égarés qui ont commis le plus abject des péchés : attaquer la mère patrie.