Congo-Kinshasa: 40 ans de disparition , Docteur Makombo Mutamba - Le jubilé qui fait revivre !

Il y a de cela 40 ans, soit depuis 19 août 1983 que le Docteur Makombo Mutamba, Médecin honoraire des Léopards, qu'il a accompagnés partout dans le monde, n'est plus de cette terre des vivants. Voilà ce qui justifie la tenue, samedi 19 août de la semaine qui vient se clôturer, en sa résidence de Righini, Paroisse n°11, d'une fête haute en couleurs qui l'a été à la hauteur de sa mémoire.

Le Professeur Jean-Marie Mutamba Makombo, fils de l'illustre disparu, qui l'a organisée, l'a voulue sous forme d'un jubilé unique en son genre.

L'archevêque Albert-Jean-Jacques Kankienza Mwana Mboo était du nombre des personnalités qui ont pris part à ce grand rendez-vous festif. En sa qualité d'homme de Dieu, l'archevêque était porteur d'une prière d'ouverture qui a servi à associer à cette fête de commémoration la présence de Jésus. L'ordonnateur de la fête, le professeur Jean-Marie Mutamba, n'était pas sans ignorer sa capacité de transformer l'eau en vin au cas où tout le monde serait enivré. L'ouverture du buffet et karaoké a eu lieu après un long récital de témoignages qui ont fait revivre avec des souvenirs de joie l'ombre du défunt. Celui du Professeur ordonnateur, dont veuillez lire ci-dessous l'extrait, était le plus riche sur le plan Histoire.

"Le 30 juin 1960, le Congo-Léopoldville accédait à l'indépendance avec zéro médecin en titre. Dans les jours qui suivirent, les fonctionnaires belges désertent le pays à la suite de la mutinerie de la Force publique et de la chienlit qui advenait. Le gouvernement congolais, aidé par Les Nations Unies, lança le programme de formation des médecins congolais via l'OMS, Organisation Mondiale de la Santé. Des dizaines d'assistants médicaux formés depuis les années quarante à l'Ecole des Assistants Médicaux Indigènes de Léopoldville et de Kisantu pouvaient postuler pour continuer leurs études universitaires en Europe francophone, c'est-à-dire, dans les facultés de Médecine en France, en Belgique et en Suisse...

Docteur Makombo fait partie de la deuxième promotion de ces volontaires qui retournaient aux études à la trentaine, voire à la quarantaine de leur vie. Il fut parmi ceux qui furent envoyés à Lyon, non sans leurs familles respectives. De retour à Kinshasa, en novembre 1964, après passage à l'hôpital de Kintambo, il fit son stage avec succès en chirurgie à partir d'avril 1965 à l'Hôpital Général qui deviendra plus tard Hôpital Mama Yemo. Il s'y orienta en gynécologie obstétrique sur base d'une inspiration tirée sur la dextérité et la maîtrise de deux médecins roumains : Docteur Emirré et Docteur Navratil. En février 1967, il reçut un premier commissionnement comme médecin directeur de la Maternité de Kitambo.

Assez rapidement, le voilà auteur de deux actes chirurgicaux qui vont faire parler de lui. Le 22 septembre de la même année, il réussit à opérer une patiente et à extirper un kyste de l'ovaire avec un poids équivalant à 7 kilos. L'opération dura de 9 heures 20 à 12 heures. La femme se croyait enceinte et les journaux en ont parlé. Plus tard, le Docteur va découvrir une deuxième passion qui sommeillait en lui : à savoir la médecine sportive qui lui valut de s'élever au niveau de Médecin de la FECOFA....C'est une longue histoire !

Madame Angèle Makombo, fille du Feu Docteur, était parmi les autres témoignants : "Mon père a eu de son vivant huit enfants ; le seigneur en a pris deux et nous voici restés six. S'il était encore en vie, il aurait été aujourd'hui fier de voir chacun de nous avoir réussi. Il savait nous motiver et nous aimait tous à titre égal au point que chacun de nous se croyait être le plus aimé de tous".

Monsieur Makombo Sabwe, son petit fils, qui prend la parole : "Grace au nom de Makombo, qui est celui de mon grand père, j'avais réussi à régler un problème de ma parcelle au cadastre auprès d'un monsieur qui le connaissait fort bien et qui m'a ouvert largement ses portes pour la régularisation de mon dossier".

Quant au prénommé Philippe, cousin du professeur Mutamba et neveu du défunt, son oncle, à savoir le Docteur Makombo, était un unificateur de tous les enfants de ses frères et soeurs dont il était un. Ci-dessous son témoignage : "Lorsque nous sommes arrivés à Kinshasa en provenance de Goma, nous étions partis chez mon oncle du côté de ma mère, à Kingabwa, passer notre séjour. Docteur Makombo, qui l'a appris, comme il était quelqu'un respectueux du protocole, il a vite pris des dispositions de venir nous chercher avec sa voiture, pour nous amener chez lui, sa justification ayant fait foi, celle selon laquelle notre lignée paternelle primait sur celle maternelle. Donc, nous ne pouvions pas aller vivre chez le frère de notre mère pendant que lui-même notre oncle paternel était présent et vivant à Kinshasa".

La fête, qui a été riche en repas, en boissons et en musique, a été clôturée par une séance de prise des photos qui a réussi à immortaliser avec joie les 40 ans de décès du Docteur. Paix à son âme !

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