Afrique: Le Ministère Public veut aller jusqu'au bout de l'affaire Kalonda

«Le fait de livrer ou rendre accessibles à une puissance étrangère, organisation étrangère, à leurs agents de renseignements des documents ou objets ou fichiers dont l'exploitation est de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ; connaissant la détermination des autorités civile et militaire rwandaise et du M23 d'agresser militairement et semer la terreur en RDC, avoir entretenu des contacts avec le major Ngezi Fred, assistant de Monsieur Sultani Makenga, chef de la branche militaire du M23, le Général de Brigade Karuretwa Patrick, conseiller principal du Président Paul Kagame, le Général Major Rupi Karusisi, commandant des forces spéciales RDF (...) en vue d'engager les hostilités contre la RDC». Tels sont les propos tenus par l'Auditeur Militaire à la Cour militaire de Ndolo lors de l'audience de l'affaire opposant Salomon Kalonda et le ministère public. Débutée ce jeudi 17 août, il a été question lors de cette audience de présenter les préventions retenues par l'Auditeur de la Cour militaire contre Salomon Kalonda.

Interpellé le 30 mai dernier sur le tarmac de l'aéroport de N'djili à Kinshasa, le conseiller de l'opposant Moïse Katumbi fut transféré le 10 juin à l'auditorat militaire puis à la prison militaire de Ndolo.

Le parti Ensemble pour la République avait récemment exprimé son indignation suite à ce qu'il qualifiait de manipulation de la part des autorités. En effet, cette réaction faisait suite aux allégations du Gouverneur ad intérim du Maniema qui aurait impliqué Salomon Kalonda dans le mouvement d'enlèvements observés au Maniema. Selon ce parti de l'opposition, il s'agissait là d'une nouvelle trouvaille des autorités pour expliquer la détention d'un des leurs.

Au départ, on l'accusait également de port d'armes illégal, accusation qui n'a finalement pas été retenue car Matata Ponyo avait déclaré que c'était l'arme de son garde du corps.

Ayant rejoint le collectif des avocats de la défense de Salomon Kalonda, Me Deswaef déclarait à la presse en juillet qu'il s'agit là d'une ruse pour atteindre Moïse Katumbi, la vraie cible. Il ajouta que tout dans cette procédure est illégale : allant de son arrestation brutale par des hommes de la garde républicaine, son maintien en détention sans qu'il ait accès à ses avocats pendant dix jours, ses auditions sans la présence de ses avocats et sans que les charges retenues contre lui ne soient évoquées. Accompagné de son collègue, l'avocat de Salomon avait déposé une plainte devant la Commission nationale des Droits de l'Homme qu'il qualifia de «crash test» car le numéro 1 de ce bureau était un proche d'Etienne Tshisekedi.

Pour rappel, ses résidences avaient été perquisitionnées le 7 juin, une action que ses proches ont qualifié de bâclée car n'ayant rien apporté, susceptible d'étayer quoi que ce soit.

S'exprimant sur cette affaire, le député Christian Mwando avait déclaré : «comme on sait que le peuple congolais est très remonté contre le Rwanda à cause de l'agression, il faut maintenant jeter le parti de Katumbi en pâture auprès du peuple et en même temps faire peser une épée de Damoclès sur le président d'Ensemble qui serait le Katangais pour lequel on voudrait faire le putsch».

Pour l'heure, la prochaine audience de Kalonda est renvoyée au 18 septembre.

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