Dakar — L'homme d'affaires Serigne Mboup a déclaré travailler à un projet en vue de la création de 4.000 emplois dans l'industrie textile.
« Nous travaillons à un projet de redynamisation du textile, qui pourrait générer 4.000 emplois directs », a annoncé M. Mboup dans une interview publiée lundi par le quotidien privé dakarois L'Observateur.
« Si on évalue le portefeuille clientèle du CCBM (le comptoir commercial Bara Mboup, dont il est le patron), c'est-à-dire toutes ces entreprises qui travaillent avec nous, on est à presque 20.000 emplois », a-t-il souligné.
Serigne Mboup, qui est également maire de Kaolack (centre) et président de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de la région éponyme, estime que la création d'emplois est la solution à la migration irrégulière. « Pour mettre un terme à l'émigration, il faut créer des emplois pour les jeunes », a-t-il dit.
« Les jeunes veulent bien s'y mettre (à l'agriculture). Mais si après la production, ils ne trouvent pas d'acheteurs, ils se découragent. Et s'ils voient un émigré construire une maison pour ses parents, ils sont tentés de risquer l'aventure », a expliqué M. Mboup.
À son avis, les chambres de commerce ont un rôle à jouer en matière d'emploi.
« Le ministère [du Commerce] doit jouer un rôle de régulation en laissant les vrais professionnels faire le travail », a-t-il soutenu, ajoutant : « Si on avait laissé les chambres consulaires jouer leur vrai rôle, aujourd'hui, le ministère du Commerce n'aurait même pas à s'occuper de ce genre de problème ».
La pénurie d'oignon survenue récemment n'aurait jamais dû arriver si les acteurs de ladite filière s'étaient bien organisés, a laissé entendre l'homme d'affaires et maire de Kaolack. "Aujourd'hui, a-t-il dit, l'interprofession oignon devrait pouvoir présenter à l'État un programme bien défini sur l'état des productions à court, moyen et long termes."
Au lieu de faire cela, « chacun est dans son coin en train de faire ce qu'il veut », a relevé M. Mboup, déplorant cette attitude.
« Aujourd'hui, c'est l'oignon. Demain, le prix du riz pourrait aller jusqu'à 1.000 francs CFA parce que tous les [tarifs] des produits importés peuvent [augmenter] du jour au lendemain », a-t-il averti, proposant de mieux organiser les associations d'agriculteurs.
« Il y a un an, a rappelé le patron du CCBM, on a vu des producteurs se plaindre du pourrissement de leur production d'oignon, faute d'acheteurs ».
Pour parer à cette situation, « il faut trouver des infrastructures pour conserver les aliments que nous produisons, dont l'oignon et le lait », a suggéré Serigne Mboup.
« L'oignon acheté à l'étranger est un surplus qui a été conservé [...] Si on pouvait faire la même chose, on n'en serait pas là », a-t-il dit.