À la Cour pénale internationale (CPI), les audiences de confirmation des charges portées contre Maxime Mokom débutent ce mardi 22 août. Considéré par le procureur comme l'ex-chef des opérations militaires des anti-Balaka, Maxime Mokom est poursuivi pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis en Centrafrique, en 2013 et 2014.
Les trois jours d'audience doivent permettre au procureur d'obtenir la mise en accusation du suspect, incarcéré depuis mars 2022.
Ainsi, il aura fallu dix-sept mois, depuis l'arrestation de Maxime Mokom au Tchad, pour que la Cour tienne enfin ces audiences. À plusieurs reprises, au cours des derniers mois, les juges ont d'ailleurs estimé que le suspect devrait être mis en libération provisoire mais, à ce jour, aucun État n'accepte qu'il soit placé en résidence surveillée sur son sol en l'attente du procès... et on est encore loin de voir son ouverture.
À 44 ans, l'ex-milicien reste donc en prison. Pour l'instant, le procureur doit obtenir des juges la confirmation des charges, à savoir vingt chefs d'accusation pour notamment des meurtres, des viols, des pillages et des persécutions.
L'enjeu le plus difficile pour le procureur sera de convaincre que Maxime Mokom a organisé les attaques de Bangui et Bossangoa, en décembre 2013, depuis Zongo, en RDC, où il était réfugié. L'accusation avance aussi qu'il aurait largement financé les anti-Balakas de sa poche, mais aussi en sollicitant des fonds auprès de la famille de l'ex-président François Bozizé dont il est un proche.
Maxime Mokom aura aussi été brièvement ministre du Désarmement après l'accord de paix signé à Khartoum, en 2019, avant de reprendre les armes.
Au terme des audiences, prévues jusqu'à jeudi 24 août, les juges auront deux mois pour confirmer ou non les charges portées contre lui.